EN 2010, LE GROUPE Femme et Poumon, de la Société française de pneumologie de langue française, lançait une campagne d’information sur la BPCO. En 2011, à l’occasion de la 10e Journée mondiale contre la BPCO, prévue le 16 novembre, les pneumologues passent à l’action en organisant des ateliers conçus comme de véritables bulles d’air, entourées d’autres professionnels de santé (kinésithérapeute, médecin généraliste, tabacologue...). Fumeuses ou ex-fumeuses, essoufflées et sédentaires sont invitées à mesurer leur souffle, mais aussi à apprendre à respirer, bouger et à s’informer sur le sevrage tabagique.
Les femmes, des victimes qui s’ignorent.
La broncho-pneumopathie chronique obstructive reste méconnue et sous-diagnostiquée, puisque deux malades sur trois s’ignorent. Cette pathologie respiratoire, qui tue 16?000 personnes par an en France, pourrait devenir en 2020 la 3e cause de décès par maladie. L’exposition professionnelle (industrie sidérurgique, textile...) peut être responsable de la maladie mais, dans 80 % des cas, le tabac est le principal facteur de risque. Un quart des Françaises fument aujourd’hui, ce qui les expose à cette pathologie particulièrement mal vécue. « 38 % des femmes atteintes de BPCO souffrent de dépression », alerte le Pr Chantal Raherison (Service des maladies respiratoires, CHU de Bordeaux). En plus des dégâts psychologiques, les femmes ont une altération de la fonction respiratoire plus rapide que les hommes et une sensibilité plus importante aux agressions du tabac. Le premier traitement de la maladie est l’arrêt de la cigarette.
L’essoufflement, la toux, les crachats sont des signes cliniques de la maladie. « Mais le seul moyen de diagnostic reste la mesure du souffle avec un spiromètre », explique le Dr Cécilia Nocent (centre hospitalier Côte basque, à Bayonne). Or le pneumologue arrive souvent trop tard dans la prise en charge de la BPCO. Résultat ? On compte aujourd’hui 100 000 personnes atteintes de BPCO sévère nécessitant une oxygénothérapie et/ou une ventilation à domicile. Or une prise en charge précoce améliore sensiblement la qualité de vie. « On peut enrayer la maladie, à défaut de la guérir », avance le Dr Cécilia Nocent.
Agir à un stade précoce.
Le pneumologue, le kinésithérapeute, le tabacologue et le médecin généraliste agissent de concert. Généralement, trois ou quatre séances avec un tabacologue suffisent pour réussir un sevrage tabagique. On sait que les femmes récupèrent plus facilement leur capacité respiratoire à l’arrêt du tabac. L’activité physique apparaît comme un traitement curatif et préventif de la BPCO. Bouger deux heures par semaine diminue de 30 à 40 % le risque d’hospitalisation et de mortalité d’origine respiratoire. Le kinésithérapeute joue aussi un rôle clé pour apprendre à gérer sa respiration, pour transmettre des techniques qui augmentent les possibilités à l’effort. Le généraliste agit en amont dans le dépistage. Le diététicien et le cardiologue peuvent également intervenir dans cette pathologie. La mobilisation pluridisciplinaire sera donc au rendez-vous de « Rejoignez nos bulles d’air », opération de sensibilisation à la BPCO orchestrée par les femmes pneumologues. Première étape, à Paris, le samedi 19 novembre, puis à Bordeaux le 26 novembre, à Lyon le 3 décembre et à Lille le 10 décembre*.
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