« DEPUIS 1992, la part des buveurs quotidiens a été divisée par 2. En revanche, les ivresses répétées qui concernaient une part relativement stable de la population depuis 1992, autour de 6 %, se révèlent pour la première fois en hausse de même que les ivresses en cours d’année », expliquent François Beck de l’Observatoire des drogues et des toxicomanies, et Jean-Baptiste Richard, de l’INPES, dans une récente mise au point consacrée à la consommation d’alcool en France, publiée dans la « Presse médicale »*. Les données présentées s’appuient sur la répétition d’enquêtes déclaratives transversales réalisées en population adulte ou adolescente**.
Le vin de qualité.
Le vin reste l’alcool le plus prisé des Français (72,6 %) suivi des autres alcools, des alcools forts, et de la bière (51,5 %). Pourtant la baisse de la consommation d’alcool en France, qui s’observe depuis les années soixante, lui est presque entièrement attribuable. Les vins de table sont en nette baisse, alors que les vins de qualité (AOC ou VDQS) sont en augmentation. Les hommes sont plus nombreux à boire de l’alcool quotidiennement (18,9 % versus 6,9 % des femmes) surtout chez les plus de 65 ans où près de la moitié de cette tranche d’âge est concernée.
Alcoolisation ponctuelle importante : 1 jeune sur 2.
En 2010, près d’une personne interrogée sur 35 déclarait avoir été ivre au cours des 12 derniers mois, plus souvent les hommes que les femmes, bien que l’on puisse noter un rapprochement des comportements entre les deux sexes. L’alcoolisation ponctuelle importante (API) concerne 36,4 % des 15 -85 ans mais est beaucoup plus fréquente parmi les jeunes de 20 à 25 ans puisqu’un jeune sur 2 a connu un tel épisode au cours de l’année, près d’un tiers tous les mois, et 1 sur 6 toutes les semaines.
La consommation des jeunes se distingue également par une hiérarchie différente des types de boissons consommées. Le vin, bien que présent, est nettement moins choisi que la bière, les alcools forts, ou autres types d’alcools comme les prémix. La consommation a surtout lieu le week-end, la plupart du temps dans un domicile privé, et un peu plus rarement dans les débits de boissons.
« La prévention de l’alcoolisation a évolué et le repérage se veut de plus en plus précoce, et ne se limite plus au dépistage de l’alcoolisme chronique. L’apparition de consommateurs intermittents alcoolodépendants pourrait également provoquer des changements en clinique alcoologique pour le repérage des consommations à risque, ainsi que des adaptations des stratégies thérapeutiques associées. L’objectif d’abstinence définitive, la nécessité d’une hospitalisation, ne sont en effet peut-être pas forcément les plus pertinents pour prendre en charge un mode intermittent d’alcoolisation », estiment François Beck et Jean-Baptiste Richard.
** - Baromètre Santé INPES
- Health behaviour in School-aged Children (HBSC)
- European School Survey project on Alcohol and other drugs (ESPAD)
- Enquête sur la santé et les consommations lors de l’appel de préparation à la défense (ESCAPAD) de l’OFDT
- Enquête santé protection sociale de l’IRDES
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