VINGT-DEUX MILLIONS de Français sont touchés par cette pathologie évolutive et très répandue qui entraîne des troubles douloureux et invalidants, et qui altère leur qualité de vie. Pour la première fois, une grande étude sociétale a été menée, en septembre 2009, auprès des Français et des professionnels de santé (médecins généralistes, gynécologues et sages femmes) par IPSOS pour Sigvaris, leader du marché des bas médicaux de compression. « Notre marque bénéficie d’une longue tradition facturière et son expertise médicale et textile en fait une marque référence dans le traitement des maladies veineuses. Tout en relevant le défi de la modernité, nous cherchons d’abord à comprendre la réalité vécue par le patient avant de lui proposer des solutions, explique clairement Alain Berthéas, président de Ganzoni. Mais notre entreprise est aussi une entreprise de santé publique et, avec cette enquête, nous avons cherché à interpeller et sensibiliser le patient face à la dimension de ce danger veineux, et à faire changer son regard sur la compression médicale, précise-t-il. Notre ambition est également de permettre une prise de conscience collective de la prise en charge de l’insuffisance veineuse. »
L’étude livre des résultats étonnants et inquiétants à plus d’un titre. Il ressort que le niveau d’information des Français est très faible vis-à-vis de cette maladie (64 %) et qu’il existe un réel manque de connaissance. Plus préoccupant est le fait que 34 % des personnes souffrant de cette pathologie déclarent mal la connaître et 19 % reconnaissent n’en avoir jamais entendu parler. Encore plus surprenant, 61 % ne relient pas leurs symptômes à une pathologie, et ils ne sont que 15 % à se savoir atteints. Autre constatation alarmante : si une majorité de Français admettent que les troubles sont douloureux (72 %) et difficiles à vivre (83 %), ils ne se rendent pas bien compte de la gravité potentielle de la maladie (55 %) : ils ne savent pas qu’elle est évolutive, et une personne sur deux considère qu’on ne peut rien faire contre elle. Résultat : ils n’en parlent pas à leur médecin ou à leur pharmacien et ils ne sont pas traités.
La compression médicale est le traitement le plus prescrit.
« Force est de constater que l’insuffisance veineuse souffre d’une image fausse et minimisée, mais aujourd’hui, une proportion non négligeable de Français (42 %) souhaite disposer de plus d’informations par l’intermédiaire des professionnels de santé », remarque Étienne Mercier, d’Opinion IPSOS. Un besoin ressenti par les professionnels de santé sondés, qui constatent le manque d’information de leurs patients (46 %), et qui confirment que les consultations sont beaucoup trop tardives, et interviennent dans 75 % des cas une fois que la pathologie est déjà installée.
D’où l’importance, pour 73 % des professionnels, de sensibiliser davantage et suffisamment tôt les patients, y compris au niveau de l’observance des traitements prescrits et des bons comportements à adopter pour améliorer leur qualité de vie. L’enquête montre aussi que le suivi médical, lorsqu’il est mis en place, semble complet, mais le dépistage est encore loin d’être systématique puisque 37 % des patients ayant parlé avec leur médecin des troubles qu’ils ressentaient, affirment ne pas avoir été examinés pour un dépistage de la maladie.
La nécessité d’un traitement préventif de l’insuffisance veineuse est unanimement reconnue comme une évidence par l’ensemble des professionnels de santé, et la grande majorité d’entre eux considère que les bas médicaux de compression sont la solution idéale : 99 % des médecins généralistes et gynécologues affirment en prescrire et ils sont 82 % à le faire souvent. De leur côté, les Français ne sont pas réticents à en porter si on leur prescrit, surtout dans le cadre d’un traitement (84 %), et ils sont 92 % à affirmer qu’ils sont prêts à utiliser des bas de compression si ceux-ci sont innovants et efficaces pour lutter contre cette pathologie. Contrairement à une idée reçue, les hommes ne sont pas plus réservés que les femmes sur le port d’un dispositif de compression. La balle est donc dans le camp des médecins, des pharmaciens et des fabricants pour favoriser la prévention, le diagnostic et l’accompagnement des patients, et pour faire évoluer l’opinion et les comportements vis-à-vis de la compression médicale.
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