POUR UN PHARMACIEN, répondre aux questions d’un journaliste de presse locale peut mener en chambre de discipline. C’est ce que vient d’expérimenter Christine Genin, titulaire de la pharmacie du Griffon II à Argentan, dans l’Orne. Sous enseigne Viadys, la pharmacienne bénéficie de l’installation d’un défibrillateur début 2009. Une journaliste de l’hebdomadaire « Le Journal de l’Orne », qui se rend dans sa pharmacie à titre privée au printemps dernier, en profite pour poser quelques questions sur les produits minceur, en vue d’un prochain article à paraître à quelques semaines des vacances estivales. Tout en discutant, son regard tombe sur une affiche qui indique la présence d’un défibrillateur. Après quelques questions posées à la pharmacienne, elle mène son enquête et découvre que la mairie à l’intention d’installer des défibrillateurs dans les rues, qu’une autre pharmacie et une grande surface sont équipées, et même certaines associations. L’occasion est belle d’informer les lecteurs de la présence de défibrillateurs dans leur commune, photos à l’appui. L’article paraît le 11 juin. Une plainte des confrères de Christine Genin est déposée en juillet.
C’est la stupéfaction. Au sein de l’officine, mais aussi pour le groupe PHR qui détient l’enseigne Viadys et encourage fortement les pharmaciens à installer un défibrillateur. En octobre, un communiqué du groupe s’offusque du sort réservé à Christine Genin, « traduite en chambre de discipline du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens (de Basse-Normandie - NDLR) pour y répondre de faits de communication prohibée ». Accusée de sollicitation de clientèle ou de publicité déguisée, la titulaire se voit reprocher « d’avoir répondu à des journalistes qui l’interrogeaient sur la mise à disposition d’un défibrillateur dans son officine », alors même que la démarche des journalistes « s’inscrivait dans leur mission première d’information envers le grand public », souligne PHR.
La séance disciplinaire s’est tenue le 4 mars dernier, la décision sera rendue dans quelques jours. Christine Genin pourrait se voir infliger une sentence allant du blâme à une interdiction temporaire d’exercer.
Pharmaco pratique
Accompagner la patiente souffrant d’endométriose
3 questions à…
Françoise Amouroux
Cas de comptoir
Les allergies aux pollens
Pharmaco pratique
Les traitements de la sclérose en plaques