L'éthinylestradiol, œstrogène le plus utilisé au monde pour la contraception orale, pourrait être la solution pour permettre à un anticancéreux d'atteindre les tumeurs qu'il vise.
Un anticancéreux en développement, efficace in vitro, n'atteignait pas sa cible in vivo, car détruit par le foie. Donald Poirier, chercheur à l'université Laval (Canada) pense avoir trouvé la parade en associant un dérivé d'éthinylestradiol à son candidat-médicament. « Cette découverte nous a permis de régler un problème de molécule en créant une super-molécule très active et capable de supporter le long parcours à travers le corps pour se rendre vers la zone malade », explique-t-il.
Les premières expérimentations sont prometteuses. La prolifération de tumeurs cancéreuses chez des souris aurait été neutralisée et leur nombre réduit sous l'action combinée de l'éthinylestradiol et de l'anticancéreux. Ce dernier vise actuellement le cancer du sein mais pourrait s'attaquer à d'autres cibles comme le cancer du pancréas, de la prostate, des ovaires… C'est en tout cas le but poursuivi par David Poirier, qui étudie depuis de longues années les effets des œstrogènes et des androgènes à la fois sur le développement et la maturation sexuelle, mais aussi sur la croissance des tumeurs du sein ou de la prostate.
L'éthinylestradiol, dont la première autorisation de commercialisation date de 1943 aux États-Unis, est présent dans la plupart des compositions des pilules combinées comme Adepal, Carlin, Désobel, Jasmine, Leeloo, Minidril, Yaz, mais aussi dans l'anneau vaginal Nuvaring ou l'antiacnéique Diane 35.
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