À QUELQUES jours de la rentrée scolaire, l’incidence des consultations pour grippe clinique reste inférieure au seuil épidémique, indique l’Institut de veille sanitaire (INVS). Ce qui n’empêche pas le gouvernement de rester particulièrement vigilant face à l’avancée de la grippe A(H1N1) dans l’Hexagone. Des mesures sont d’ores et déjà envisagées pour prévenir tout départ d’épidémie dans les écoles. Ainsi, a annoncé le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Luc Chatel, des gestes de protection et d’hygiène seront rappelés aux élèves, dès la rentrée. La décision de fermer une classe interviendra si trois cas de grippe se déclarent en une semaine ; la réouverture ne sera prononcée que dans un délai minimum de sept jours.
Des dispositions pour faire face à un pic épidémique et éviter la paralysie du pays sont également prévues dans les hôpitaux, les transports et les services publics. « L’objectif est de concilier un niveau d’activité le plus élevé possible tout en protégeant la santé des agents publics », explique le ministère de la Fonction publique. Avec la même finalité, et afin de garantir la continuité des soins, les professionnels de santé devront se faire vacciner. Les médecins et les infirmières en néonatalogie et en réanimation pédiatrique seraient prioritaires.
Pour leur part, les officinaux estiment qu’ils devraient également faire partie de la liste car, en cas d’épidémie, de nombreux patients pousseront naturellement la porte des 23 000 pharmacies harmonieusement réparties sur le territoire.
Les premiers vaccins livrés.
Pour le reste de la population, le gouvernement table sur une activation du plan « vaccination gratuite » dès le 28 septembre, si cela se révèle nécessaire. Ce plan prévoit la création de centres de vaccination dans les départements (au moins trois par département) et le déploiement d’équipes mobiles intervenant notamment dans les établissements scolaires. Cette vaccination ne sera pas obligatoire, mais devrait pouvoir être offerte à toute la population sur une période de quatre mois. 94 millions de doses de vaccins ont été commandées par l’État auprès de trois laboratoires, sanofi-Pasteur, Novartis et GlaxoSmithKline. Une autre commande vient également d’être passée auprès du fabricant Baxter. Bonne nouvelle, la France a « reçu les premiers vaccins en quantités limitées », a annoncé jeudi dernier la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
La ville en première ligne.
En juillet, le gouvernement avait déjà fait quelque peu évoluer son dispositif anti pandémie grippale. Depuis la fin du mois dernier, les malades sont désormais invités à se rendre directement chez leur médecin traitant en cas de symptômes évocateurs, l’appel du SAMU étant réservé aux urgences. Parallèlement, les officines de ville ont reçu une dotation de boîtes de Tamiflu pour répondre aux éventuelles prescriptions. Les pharmaciens sont également chargés de délivrer gratuitement des masques aux patients munis d’une telle ordonnance.
Certains groupements ont décidé d’engager une démarche complémentaire au dispositif mis en place par les autorités sanitaires. Dès le mois prochain, les officines adhérentes de Giropharm proposeront ainsi des éléments de protection contre le virus A(H1N1), tels des masques, des flacons de gel hydroalcoolique ou des mouchoirs, ainsi que des conseils pour limiter les risques de contagion. De leurs côtés, les pharmacies du groupe PHR distribueront gratuitement à partir de la fin du mois de septembre des kits de prévention comprenant deux masques, un flacon de gel hydroalcoolique, un paquet de mouchoirs et une fiche de recommandations et de conseils. Le groupe PHR lancera également à cette occasion une campagne de communication dans la presse et à la radio pour informer, rassurer et orienter les patients. « Les pharmacies du groupe seront prêtes à répondre à toutes les questions liées aux symptômes et aux mesures de protection », souligne son président, Lucien Bennatan.
La population sereine.
Pour l’heure, l’annonce d’une éventuelle pandémie grippale pour l’automne n’angoisse pas particulièrement les Français. Selon un récent sondage TNS-Sofres, 64 % d’entre eux affirment en effet ne pas être inquiets face à cette éventualité. Il faut dire que près de 8 sur 10 estiment que notre pays est bien préparé pour affronter la pandémie et 6 sur 10 que le gouvernement fait ce qu’il faut.
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