Le dernier bilan des cas de tuberculose maladie met en évidence une hausse de 3,3 % entre 2007 et 2008. Une augmentation plus modérée que celle observée entre 2006 et 2007, mais qui appelle à la vigilance.
SELON les données publiées cette semaine dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (n° 27-28), 5 758 cas de tuberculose maladie (avec ou sans signes cliniques et/ou radiologiques compatibles avec une tuberculose s’accompagnant d’une décision de traitement antituberculeux) ont été déclarés en 2008. Moins importante que l’année précédente (5 574 cas en 2007 avec une augmentation de 4,7 %), cette hausse, qui confirme la tendance observée depuis 2006, mérite « une attention particulière », affirment Delphine Antoine et Didier Che (Institut de veille sanitaire), ce d’autant qu’elle « fait suite à une baisse régulière du nombre de cas déclarés depuis plusieurs décennies (hormis les années 1992-1993) », soulignent-ils.
L’interprétation reste cependant difficile dans le contexte de réorganisation des activités de lutte antituberculeuse (LAT), de modification de la politique vaccinale du BCG et de la mise en œuvre du programme national de lutte contre la tuberculose survenues en 2007. L’augmentation « pourrait être liée en partie à une amélioration de la détection et de la déclaration des cas », suggèrent les auteurs.
Chez les moins de 5 ans.
L’épidémiologie de la maladie chez les enfants de moins de 5 ans, bon indicateur de la persistance de la circulation du bacille tuberculeux dans la population, confirme également la hausse : + 5 % entre 2007 et 2008. Entre 2006 et 2008, le nombre de cas chez les enfants de moins de 5 ans nés à l’étranger a baissé de 16 %, l’augmentation observée (+ 28 %) concernant surtout les enfants nés en France (+ 37 %) qui représentaient 80 % des cas déclarés dans cette tranche d’âge. Toutefois, les auteurs voient dans la stabilisation du nombre de cas graves (1 méningite, 3 milliaires), « un élément rassurant ».
Comme en 2007, la hausse globale a concerné aussi bien les formes pulmonaires que les formes extra-pulmonaires. En France métropolitaine, elle touche depuis 2006 plus particulièrement les femmes (+ 9,6 % versus 7,8 % pour les hommes), les régions hors Ile-de-France (+ 9,5 % versus + 5,9 % en Ile-de-France) et les sujets nés à l’étranger (+ 12 % versus 3,8 % pour les sujets nés en France). En Ile-de-France et en Guyane, qui étaient les deux régions de plus fort taux de déclaration en 2008, les taux se stabilisent sur les dernières années (depuis 2005 en Ile-de-France et depuis 2006 en Guyane). En Seine-Saint-Denis et à Paris, départements qui ont les taux de déclaration les plus élevés en 2008 (30,3 pour 100 000 et 27,5 pour 100 000), la baisse est également significative. « Les taux de 2008 sont parmi les plus bas jamais observés », notent même Delphine Antoine et Didier Che.
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