L’une des particularités de l’épidémie grippale 2017-2018 est d’avoir vu deux virus se succéder, A (H1N1) pdm09, et B/Yamagata. Une expérience qui a démenti l’affirmation selon laquelle les virus B touchaient moins les personnes âgées. Et donne toute justification à la présence de deux valences B dans les vaccins antigrippaux tétravalents.
Face à la polémique sur l’absence de valeur ajoutée médicale des vaccins antigrippaux tétravalents par rapport aux trivalents, la Direction générale de la santé (DGS) et l’agence Santé publique France répliquent. En effet, le 5 octobre, un syndicat de médecins (SNJMG) s’alarmait d’une « hyperinflation » concernant les vaccins antigrippaux. Il expliquait ne pas comprendre la présence des seuls tétravalents en pharmacie, malgré un intérêt préventif limité et un prix plus élevé. Pour étayer ses affirmations, le SNJMG citait l’avis du Haut Conseil de la santé publique du 9 septembre 2016 qui soulignait que les données disponibles ne permettaient pas « de privilégier l’utilisation des vaccins quadrivalents par rapport aux vaccins trivalents ». Il relevait également que la Haute Autorité de santé (HAS) s’était exprimée à plusieurs reprises, notamment dans des avis rendus en mai et juillet dernier, en soulignant l’absence d’amélioration du service médical rendu des tétravalents par rapport aux trivalents.
Marie-Claire Amprou, directrice adjointe de la DGS, rappelle d’abord que le choix de proposer des vaccins tétravalents repose sur le suivi des recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui publie chaque année la composition recommandée pour la saison suivante, et qui comprend bien pour 2018-2019 deux valences A et deux valences B. De plus, souligne-t-elle, « la HAS a bien rappelé qu’il était intéressant d’avoir deux valences B, notamment pour les enfants ». Elle ajoute que des vaccins trivalents restent disponibles en officine, mais en nombre moins importants que les quadrivalents. Le Dr Daniel Lévy-Bruhl, responsable de l'unité infections respiratoires et vaccination de l'agence Santé publique France ajoute que les avis de la HAS auraient « probablement été différents » s’ils avaient été rendus après le bilan épidémiologique de la saison de grippe 2017-2018. Les autorités ne pensaient pas que le virus B était capable d'avoir un tel impact en termes de morbidité sévère et de mortalité chez les sujets âgés. « L’épidémie de la saison dernière nous a donné tort », reconnaît le Dr Lévy-Bruhl.
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Françoise Amouroux
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