L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) cherche à limiter les risques d'effets indésirables, notamment cardiovasculaires et neurologiques, liés à l'utilisation des médicaments contenant un vasoconstricteur.
L'agence du médicament propose de développer un guide de dispensation des vasoconstricteurs par voie orale, destiné aux pharmaciens. Les échanges menés en amont avec les représentants des officinaux vont dans ce sens et la dernière étape de concertation est en cours puisque la phase de concertation avec les laboratoires a commencé. « Il s'agirait d'une reprise didactique des questions à poser aux patients sur les contre-indications liées à une pathologie ou des antécédents. Le but est d'aider le pharmacien à vérifier que le patient peut recevoir un vasoconstricteur sans risque », explique Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l'ANSM. En sus, une fiche patient serait systématiquement remise par le pharmacien à chaque dispensation, sur laquelle figureraient les conseils face au rhume, les recommandations de bon usage et les risques associés à l'utilisation de vasoconstricteurs.
Ces nouvelles mesures de renforcement de l'information des patients s'expliquent par les résultats d'une enquête de pharmacovigilance présentés en mars dernier, qui montrent la persistance de cas d'effets indésirables cardiovasculaires et neurologiques rares mais graves. En outre, un mésusage important est détecté. Il s'agit de l'utilisation prolongée de vasoconstricteurs oraux au-delà de cinq jours ou de l'association entre vasoconstricteurs administrés par voie orale et par voie nasale. Ou encore du non-respect des contre-indications figurant dans le résumé des caractéristiques du produit (RCP) et la notice.
L'ANSM poursuit un travail de sécurisation commencé il y a de nombreuses années sur l'utilisation des médicaments pour le rhume contenant un vasoconstricteur. Cela a conduit à un certain nombre de mesures de minimisation des risques. Ainsi, en 2001, les spécialités à base de phénylpropanolamine ont été soumises à prescription obligatoire et non renouvelable, spécialités qui ne sont plus commercialisées à ce jour. Plusieurs enquêtes de pharmacovigilance ont elles aussi conduit à des actions de renforcement de la sécurité autour de ces produits. En décembre 2017, les spécialités contenant de la pseudoéphédrine ont été interdites de publicité grand public, y compris en pharmacie (lire notre article « abonné »).
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Françoise Amouroux
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