IL Y A MILLE et une raisons de faire une chute. Chez les sujets âgés, les causes les plus fréquentes ne sont pas toujours celles que l’on croit. Une étude canadienne menée sur trois ans dans deux grandes maisons de retraite révèle les causes des chutes des sujets âgés après vérification du mécanisme sur les enregistrements vidéo. Sur les 227 chutes recensées chez 130 sujets, la cause la plus fréquente, dans près de 41 % des cas (n = 93), était un mauvais accompagnement d’un mouvement par le reste du corps. Viennent ensuite le fait de trébucher (n = 48, 21 %), de se cogner (n = 25,11 %), de perdre son appui (n = 25, 11 %) et seulement ensuite le malaise (n = 24, 11 %). Les glissades ne comptent que pour 3 % des chutes (n = 6). Les chutes survenaient principalement lors de la marche, de la station debout et au passage à la station assise.
Le protocole prévoyait la surveillance vidéo des parties communes (salles à manger, salons, accueil), les lieux privés (chambres, salles de bains) étant non équipés. La capacité de ces 2 établissements situés en Colombie-Britannique était de 312 et 236 lits. Un questionnaire validé aidait à définir de façon systématisée la cause de la chute et l’activité en cours en complément de la vidéo. Sept causes de chutes ont été listées, la septième étant intitulée « Ne sait pas ». Pour les activités lors de la chute, 11 catégories ont été listées?: marche, station debout, s’asseoir, se lever, marche arrière, tourner en marchant, tourner en pivotant, position assise ou avancer en chaise roulante, chercher un appui debout, « Ne sait pas ».
Trop se pencher.
Un mauvais accompagnement du corps était défini par la réalisation d’un mouvement volontaire qui déplace le corps en dehors du polygone de sustentation. Par exemple, il s’agissait de se pencher trop en avant en marchant, de ne pas arriver à stabiliser la position finale après un transfert, ou encore de mal placer un pas lors de la marche. Le fait de trébucher pouvait se produire sur un objet extérieur, ou sur son autre membre (par exemple lors d’un mouvement de rotation). La perte d’appui peut correspondre à ce que la chaise roulante non bloquée recule lors du passage à la position assise.
L’étude met en lumière les mécanismes de chute chez les sujets âgés à l’aide d’une surveillance vidéo, ce qui a été très peu fait par le passé. Certes, l’importance du renforcement musculaire est une fois de plus soulignée. Ces résultats restent néanmoins surprenants en pointant du doigt certains problèmes insoupçonnés liés à l’environnement. Près de 25 % des chutes survenues en trébuchant étaient dues à un pied coincé dans un pied de table ou de chaise. Le personnel soignant devrait en être informé afin d’être vigilant dans ces situations, tout comme le choix du mobilier devrait être fait en tenant compte de ces risques. Autres situations délicates, les transferts, puisqu’ils totalisent près de 21 % des chutes, avec certaines consignes toutes bêtes comme bloquer la chaise roulante.
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