Contre-indications absolues, en dehors de la grossesse et de l’allaitement.
La plupart des anticancéreux sont contre-indiqués chez les patients présentant une leucopénie, neutropénie ou thrombocytopénie sévère, une insuffisance rénale ou hépatique sévère ou encore une infection non contrôlée.
Effets indésirables.
Le type de toxicité des anticancéreux est fonction de leur mécanisme d’action. Elle est liée généralement à la myélodépression et à l’extrême à la myélosuppression (anémie, neutropénie/granulocytopénie, lymphopénie, thrombopénie-augmentation de sensibilité aux infections), à la tératogénicité, à une alopécie, à une atteinte des muqueuses digestives (stomatite, diarrhées, douleurs abdominales), à des nausées et/ou des vomissements, à des troubles de la cicatrisation, de la croissance (enfants) ou de la reproduction.
Les inhibiteurs de tyrosine – kinase, présentent des profils de toxicité différents et sont nettement mieux tolérés. Ils peuvent induire fréquemment une éruption cutanée, une thrombocytopénie, une neutropénie, une anémie, des céphalées, des nausées, une rétention hydrique, des démangeaisons, des diarrhées et une sensation de fatigue.
- Antimétabolites : hépato, néphrotoxicité et hématotoxicité, mucite, augmentation du risque infectieux, pneumopathies interstitielles.
- Alkylants : leucopénie, anémie, thrombopénie, aplasie médullaire, nausées/vomissements, leucémies aiguës.
- Poisons du fuseau : leucopénies, troubles neurologiques (polynévrites), fort ralentissement du transit intestinal. Les taxanes sont, en plus, alopéciant.
- Antiangiogéniques : nausées/vomissements, crampes musculaires, réactions cutanées, neutropénie et thrombocytopénies, élévation de la pression artérielle.
Focus sur quelques anticancéreux oraux :
- Sunitinib et sorafénib : risque d’hypertension artérielle (apparaissant surtout au cours de deux premières semaines) et de crise hypertensive.
- Erlotinib et capécitabine : diarrhée parfois sévère.
- Inhibiteurs du facteur de croissance épidermique (dont l’erlotinib) : fréquente acné, syndrome mains pieds (très fréquent avec la capécitabine et le sorafénib).
- Tamoxifène : augmentation du risque d’événements thromboemboliques veineux, bouffées de chaleur, métrorragies, troubles de la sexualité.
- Inhibiteurs de l’aromatase : douleurs articulaires et musculosquelettiques, augmentation du risque d’ostéoporose.
- Certains produits, comme le sorafénib, peuvent entraîner des retards à la cicatrisation des plaies
Les interactions médicamenteuses.
Certains inhibiteurs de tyrosine kinase (nilotinib, dasatinib, sunitinib) induisent un allongement de l’intervalle QT. Leur association à d’autres produits exerçant le même type d’effet ou avec des inhibiteurs puissants des cytochromes P450 (CYP3A4), comme le kétoconazole, l’itraconazole, la moxifloxacine, la clarithromycine (qui augmentent les concentrations plasmatiques des inhibiteurs de tyrosine kinase), exige donc une particulière prudence.
À l’inverse, les inducteurs de ces mêmes cytochromes (sans oublier le millepertuis) peuvent diminuer l’activité de ces produits.
L’association à cette catégorie de produits d’un inducteur ou d’un inhibiteur du CYP3A4 doit être prudente.
Attention aux antihistaminiques H2 et inhibiteurs de la pompe à protons, qui risquent de diminuer la biodisponibilité des inhibiteurs de tyrosine kinase.
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