Une personne séropositive traitée efficacement ne transmet pas le virus du sida, qu’elle soit hétérosexuelle ou homosexuelle, confirme une étude publiée dans « The Lancet »
Si l’on savait déjà qu’il n’y avait pas de transmission du VIH parmi les couples hétérosexuels sérodifférents avec un traitement antirétroviral efficace (étude Partner 1, 2016), une nouvelle étude vient de montrer qu’il en est de même pour les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (Partner 2). Cette recherche, publiée le 2 mai dans l'édition en ligne de « The Lancet » a été menée dans 14 pays européens. Elle a suivi pendant près de huit ans 1 000 couples d'hommes ayant des rapports non protégés et où l'un des partenaires est séropositif mais avec une charge virale indétectable, grâce à un traitement antirétroviral. Résultat : aucun cas de transmission du VIH n'a été observé au sein de ces couples.
Pour Aurélien Beaucamp, président de l'association française Aides, « ces résultats peuvent aider à faire passer le message qu'il n'y a pas de risque, notamment auprès des médecins généralistes ».
Dans un commentaire, le Pr Myron Cohen (université de Caroline du Nord, États-Unis), l'un des pionniers des recherches sur l'efficacité des traitements du VIH pour réduire les contaminations, qualifie ces résultats d’importants, mais souligne qu'on ne peut pas baser la stratégie de prévention uniquement sur ce principe. « Il n'est pas toujours facile pour les gens de se faire dépister ou d'avoir accès aux soins. De plus, la peur, la stigmatisation, l'homophobie (...) continuent à entraver les traitements du VIH », souligne-t-il.
Aujourd’hui, ce principe U = U (undetectable = untransmittable, en anglais) fait partie intégrante de la stratégie d'organisations comme Onusida, qui vise la fin de l'épidémie d'ici à 2030 en se basant sur trois piliers : que 90 % des personnes contaminées soient au courant de leur séropositivité, que 90 % de ces dernières aient accès aux antirétroviraux et que 90 % des personnes sous traitement aient une charge virale indétectable.
Malgré les progrès de la prévention et des traitements, il y a eu encore 1,8 million de nouvelles contaminations en 2017 dans le monde (contre 3,4 millions au pic de l'épidémie, en 1996) et près de 1 million de décès (soit moitié moins qu'en 2005).
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