Une malencontreuse erreur lors de la mise en page de l’article « La dysfonction érectile » (rubrique « Formation thérapeutique » du 16 novembre 2015) a empêché la publication du paragraphe consacré à la spécialité Vitaros 300 µg crème (alprostadil).
Un oubli d’autant plus regrettable que ce nouveau médicament, lancé à la fin de l’année 2014, occupe une place originale dans l’arsenal thérapeutique dédié aux traitements des troubles de l’érection. En effet, les traitements habituellement proposés sont souvent mal acceptés en raison de l’anticipation et de la ritualisation temporelle liées à leur mode d’administration, qui rompt la spontanéité de la relation sexuelle.
Ceux-ci sont administrés par voie orale (IPDE5), en injection intracaverneuse ou sous forme de bâtonnet intra-urétral. Ils sont perçus comme étant contraignants, et, pour certains, très invasifs, aussi bien par les patients qui ne se sont jamais traités que par ceux qui ont arrêté de se traiter.
Vitaros 300 µg crème propose aux hommes ayant abandonné toute sexualité, ou qui ne peuvent pas prendre les médicaments existants, de disposer d’une alternative thérapeutique efficace et simple d’usage.
Vitaros s’administre à raison d’une goutte de crème (récipient unidose) déposée au niveau du méat urétral. La verge doit ensuite être maintenue à la verticale pendant 30 secondes. Le produit actif est rapidement absorbé vers le corps spongieux et les corps caverneux grâce à la présence d’un accélérateur de transmission transdermique (Nexact). Après administration de la crème Vitaros, une stimulation sexuelle préliminaire peut aider à obtenir une érection. Le produit agit en 5 à 30 minutes et son effet persiste pendant environ 2 heures.
En pratique, Vitaros se présente sous la forme d’une crème unidose à usage unique, composée d’alprostadil (principe actif déjà utilisé par voie intracaverneuse). La fréquence d’administration ne doit pas dépasser deux à trois utilisations par semaine, à raison d’une seule fois par tranche de 24 heures. Préalablement, avant toute autoadministration de Vitaros, chaque patient doit être formé à la technique par un professionnel de santé.
L’avantage de cette forme locale est d’éviter les effets systémiques et les interactions alimentaires ou médicamenteuses de la voie orale potentiellement rencontrés avec les inhibiteurs de PDE5.
Les contre-indications concernent l’hypotension orthostatique (mais de façon moins notable qu’avec les comprimés), les thromboses veineuses et le risque de priapisme. La crème Vitaros occupe une place de choix dans l’arsenal thérapeutique des dysfonctions érectiles : entre les comprimés IPDE5 et les injections intracaverneuses.
Les effets indésirables locaux associés à son utilisation sont transitoires (irritation, picotement).
Le médicament, délivré uniquement sur prescription médicale (boîte de 4 Accudoses), se conserve au réfrigérateur ; il peut être conservé trois jours à température ambiante.
D.D.