LES JOURS raccourcissent, le mercure descend et le vent chasse les dernières feuilles d’automne. Pas de doute, l’hiver frappe à nos portes. Côté forme, la fatigue commence à se faire sentir. Quant au moral, il est plutôt en berne. Heureusement, la perspective des fêtes de fin d’année éclaircit un peu l’horizon. Somme toute, cet hiver ressemblerait à beaucoup d’autres, s’il n’y avait cette nouvelle menace virale, et la cohorte de questions qu’elle soulève. Car la grippe A(H1N1) n’en finit pas de faire parler d’elle. Sa dangerosité interroge : mortelle ou bénigne ? Et la vaccination de masse engagée en France : est-elle légitime, efficace, sans danger ? Même le salutaire Tamiflu en prend pour son grade et alimente le débat : à administrer dès le premier éternuement, ou au contraire à réserver aux cas graves et confirmés d’atteinte virale ? Sur cette dernière question, la Direction générale de la santé vient de trancher. Mais tant d’autres demeurent. Il faut dire que l’information, surabondante en période pré-épidémique - principe de précaution oblige - a fini par ajouter la confusion à la peur. C’est un fait, les recommandations évoluent à mesure que l’épidémie progresse, et il est du devoir du pharmacien de faire comprendre cela à sa clientèle. « Il faut se souvenir que les premières recommandations ont été émises en mai dernier, et que nous avions alors à l’esprit la létalité effroyablement élevée des cas humains de grippe aviaire à virus H5N1, et que nous n’avions pas encore de vision claire de la situation épidémiologique de l’hémisphère Sud et de ce qui se passait aux États-Unis et en Grande-Bretagne », rappelle très justement le Pr Claude Hannoun.
La science avance, l’ignorance recule. N’empêche. Vivement l’été !