« Cela change la façon de travailler »

Publié le 24/11/2016
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Béatrice Guy, titulaire de la pharmacie Guy à L’Isle Jourdain, dans la Vienne, expérimente depuis près d’un an la PDA pour les patients à domicile en ciblant les cabinets d’infirmiers. Un changement dans la façon de travailler pour répondre à une demande croissante.

Conserver la maîtrise manuelle du contrôle de la production

« Je travaille depuis longtemps avec deux EHPADs que la concurrence, équipée de robots, a essayé de séduire, mais je suis parvenue à les garder grâce à l’importance de la proximité, argument important pour eux, notamment en cas de problème, nous pouvons intervenir rapidement. Je préfère conserver une PDA semi-automatisée et conserver la maîtrise manuelle du contrôle de la production, il y a régulièrement des erreurs qui viennent des prescriptions en EHPADs, ce qui est normal compte tenu des nombreux éléments de changement auxquels ils sont soumis. Je ne vois pas comment les robots peuvent identifier ces erreurs-là.

Une demande désormais mensuelle

Depuis moins d’un an, nous travaillons également sur la PDA au comptoir avec les cabinets d’infirmiers de proximité, et cela à leur demande. Ils sont en effet confrontés à une hausse sensible du maintien à domicile des patients et sont chargés de leur préparer leurs piluliers. Il est plus confortable pour eux de nous confier ce travail, mais pour nous, cela change un certain nombre de choses dans notre façon de gérer la PDA. À commencer par le rythme, les EHPADs ont une demande hebdomadaire, la PDA au comptoir est plutôt sur un rythme mensuel. Cela n’a pas posé de problème informatique, nous travaillons avec Oreus, dont le logiciel traite la production en hebdomadaire ou en mensuel.

Alerter le médecin si nécessaire

Les procédures sont différentes par rapport à ce que nous avons l’habitude de faire avec les EHPADs, notamment pour tout ce qui concerne le contrôle, c’est à nous notamment que revient de faire attention aux modifications d’ordonnance, d’appeler le médecin si nécessaire, de les alerter quand par un exemple un produit est arrêté. Nous différencions bien les deux activités, une préparatrice est chargée exclusivement de la PDA pour le comptoir. Certes, cela nous demande plus de travail, mais la préparation se faisant à un rythme mensuel, l’un dans l’autre, on s’y retrouve. Je n’envisage cependant pas une PDA qui concernerait directement les patients au comptoir. Ce serait trop délicat, ces piluliers sont destinés à des personnes qui ont des problèmes pour prendre leurs traitements. »


Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3306