Ségur du numérique en santé

Comment bien se préparer à la seconde vague

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Publié le 28/09/2023
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La « vague 1 » du Ségur du numérique en santé touche à sa fin. Les éditeurs de logiciels de gestion d’officine (LGO) avaient jusqu’au 20 septembre 2023 pour intégrer les dernières installations en officines. Désormais, le monde de la pharmacie se prépare à accueillir la seconde vague. Une phase de négociation avec les éditeurs est en cours pour en déterminer les contours, tandis que d’autres chantiers ont été lancés en parallèle. Explications.

Les choses avancent. Ils ne sont plus que trois éditeurs – Infosoft, Pharmony Vindilis – actuellement en cours de référencement « vague 1 » et qui devraient être certifiés d’ici à la fin de l’année. Du côté des officines, « 98 % d’entre elles ont passé des bons de commande pour être équipées « vague 1 » Ségur », se félicite Xavier Vitry, membre de la délégation qui travaille à la mise en œuvre de la feuille de route du numérique en santé.

Désormais, les LGO référencés Ségur permettent aux pharmacies d’officine équipées de ; de générer des documents comme les comptes rendus d’entretien pharmaceutique, les bilans partagés de médication (BPM), les notes de vaccination ; de transmettre des documents et données par MSS vers un professionnel de santé ou vers le patient ; d’alimenter le dossier médical partagé (DMP) du patient ; d’intégrer dans les LGO des services « application carte Vitale » et « E-Prescription » ; de faciliter la prise en charge du patient par l’apport d’évolutions du dossier pharmaceutique.

Le projet Sentinelle vise à lever les freins

Et maintenant ? Le chantier se poursuit. Pouvoirs publics et éditeurs travaillent ensemble dans le cadre du projet Sentinelle, qui vise à suivre le fonctionnement des solutions référencées Ségur sur le terrain, et à en améliorer la fluidité et la sécurité. « Pour le moment, les usages peinent un peu. Sentinelle doit permettre de venir lever les freins à apporter d’éventuels correctifs, pour améliorer l’ergonomie des fonctionnalités de la " vague 1 " », décrit Louise Berceliot, directrice produit chez Smart Rx (Groupe Cegedim). 

Qu’en est-il de la tant attendue ordonnance numérique ? Les logiciels sont équipés de cette fonctionnalité. Les éditeurs effectuent désormais une batterie de tests sur le terrain dans 8 départements, afin de vérifier que l’implémentation est opérationnelle et convenablement utilisée. Le dispositif d'ordonnance numérique est appelé à être généralisé au plus tard le 31 décembre 2024. Plusieurs éditeurs sont autorisés à déployer l’Ordonnance numérique (ID, Leo par exemple).

Ce que l’on sait de la vague 2

En parallèle, c’est la préparation de la « vague 2 » qui retient l’attention. La délégation espère qu’elle sera opérationnelle d’ici au second semestre 2025. « L’agenda est indicatif et se précisera d’ici la fin de l’année 2023. Depuis six mois déjà, nous sommes entrés dans une phase de discussion avec les éditeurs et les représentants métiers pour déterminer l’agenda, la qualification du budget et la masse de travail à accomplir », tient à préciser Xavier Vitry. La délégation affirme avoir déjà un panel de fonctionnalités à intégrer. Reste à définir ce qui est réalisable dans le temps imparti. L’Agence du numérique en santé espère fournir les documents « vague 2 » au cours du premier trimestre 2024.

Concrètement, celle-ci devrait faciliter la consultation des documents du Dossier médical partagé depuis le LGO, par les professionnels de santé. Si la Vague 1 permettait de générer des notes de vaccination, la seconde devra, elle, donner la possibilité de générer des notes de dépistage et d’en rendre les résultats disponibles dans MES. Cette prochaine étape devra se pencher aussi sur les critères de connexion au LGO et la sécurité, afin que les échanges de données médicales soient conformes au RGPD (Règlement général sur la protection des données).

L’après Ségur, c’est de la pédagogie

Avoir les outils, c’est bien. S’en servir, c’est mieux. Tout au long du déploiement du Ségur et même après, il va falloir aussi « parler des usages plutôt que de la technique », explique Xavier Vitry. Car tout l’enjeu consiste à accompagner les pharmaciens dans la transformation de leur métier et à les convaincre du confort de travail que généreront ces outils en centralisant les données médicales. La sensibilisation auxdits outils doit aussi être menée auprès des patients. Et le chemin est encore long, car depuis la mise en service de Mon Espace Santé en 2021, seulement 7,9 millions d'usagers ont activé le service, soit environ 11,5 % de la population, selon les données de l’Agence du numérique en santé publiée en février 2023.

 

 

 

 

Victor Miget

Source : Le Quotidien du Pharmacien