Quatre mois à peine après la signature de l'avenant 15 de la convention pharmaceutique, la téléconsultation à l'officine est devenue réalité. À titre expérimental. Car les pharmaciens sont encore à la recherche d'un modèle qui leur permettra d'intégrer cette innovation dans leur exercice officinal quotidien. C’est-à-dire à la fois dans le respect des règles énoncées par l'avenant et dans un modèle économique acceptable pour la marche de leur entreprise.
À Lyon et à Perpignan, entre autres villes, des titulaires font déjà la démonstration de la téléconsultation sous deux modalités. Dans la capitale des Gaules, la pharmacie Vitton a opté pour un équipement léger constitué d'un écran et d'objets connectés (lire ci-dessous). Une solution souple qui permet de proposer une consultation médicale aux patients dépourvus de médecin traitant ou, en cas d'urgence, lorsqu'aucun médecin n'est pas disponible. Dans ce cas, le rôle du pharmacien est essentiel à deux titres. Il lui revient, d'une part, de déterminer la pertinence d'un acte de téléconsultation, et il effectue d'autre part les gestes qui accompagnent la consultation, notamment à l'aide d'objets connectés.
À Perpignan, la pharmacie de la Poudrière a fait le choix de s'équiper d'une cabine de téléconsultation, un module « tout en un », plus sophistiqué (lire en page 3). Ce dispositif est en mesure de fournir en temps réel, avec ou sans intervention du pharmacien, toutes les constantes au médecin situé sur une plateforme de téléconsultation.
Parce qu'elles répondent quasi instantanément aux besoins de la population, ces premières expériences ont reçu un accueil favorable de la part des patients. Elles illustrent la place que la téléconsultation pourra prendre dans un avenir proche, en s'imposant comme solution virtuelle à une demande bien réelle. En effet, ces premières liaisons entre le médecin et le patient, assisté de son pharmacien, objectivent le rôle de la téléconsultation dans la prise en charge des soins non programmés ou du suivi des patients chroniques dans des zones dépourvues de praticiens.
Car c'est bien d'accès aux soins dont il est question dans ces prototypes mis en place par les pharmaciens. L'avenant 15 rappelle par ailleurs que la téléconsultation doit être appréhendée comme un outil de l'exercice coordonné. Ce statut devrait être conforté prochainement dans l'accord conventionnel interprofessionnel (ACI). Toute initiative qui s'écarterait de ce précepte aurait pour conséquence de fragiliser davantage l'environnement médical de l'officine. Et ne pourrait être que contre-productive. Voire, à terme, dangereuse pour la pérennité du maillage officinal.
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