Tous les pharmaciens le savent, certains patients se montrent particulièrement réticents à accepter la substitution de leur spécialité habituelle par un générique. Mais heureusement pour les officinaux, il est rare que la polémique dégénère au point de transformer l’officine en scène de western.
L'histoire se déroule, il y a quelques semaines, dans une pharmacie de Tarse, une ville du sud de la Turquie. Deux hommes s’étaient rendus dans cette officine pour demander un médicament contre les maux d’estomac, mais refusèrent de prendre le générique que le pharmacien leur proposa. Il s’ensuivit alors une vive discussion entre les deux clients et le personnel de la pharmacie, avant que les premiers, très mécontents, ne partent chercher du renfort auprès de leurs amis.
Quelques minutes plus tard, ce sont donc une dizaine d’hommes qui ont méthodiquement mis l’officine à sac, brisant les comptoirs et les étagères, faisant voler les tables et les chaises et allant jusqu’à arracher l’enseigne de la pharmacie, le personnel essayant tant bien que mal de résister et de sauver ce qui pouvait l’être encore.
Enregistrée par la caméra de surveillance de la pharmacie, la scène qui, depuis, a fait le buzz sur les réseaux sociaux, rappelle un film de cow-boys dans un saloon du Far-West, et s’achève, là aussi comme au cinéma, par le départ des assaillants, certes sans pur-sang ni diligence.
Interpellés peu après par la police, la plupart des agresseurs terminèrent leur journée en prison, mais l’histoire, écrit le journal des pharmaciens turcs, connut finalement un happy end tout à fait imprévu. Un ami commun du groupe d’assaillants et du pharmacien se proposa en effet comme médiateur, pour parvenir à réconcilier les deux protagonistes. La pharmacie accepta de retirer sa plainte en échange d’une remise en état de ses locaux, et le « pacte » fut scellé lors d’un repas commun, associant toute l’équipe de l’officine, les deux clients et leurs amis. Les deux partis ont décidé, dorénavant, d’œuvrer ensemble pour promouvoir le dialogue plutôt que la violence, non seulement à la pharmacie, mais aussi dans l’ensemble de la ville…
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