Chez Pharmacie Référence Groupe, cela fait 10 ans que des diététiciennes peuvent intervenir dans les officines des adhérents, mais pas seulement. L’offre – mise en place grâce à la création du groupement d’employeurs Team Pharma – est ouverte à tout titulaire qui le souhaite. « Nous avons 14 diététiciennes sur le terrain pour plus de 300 officines bénéficiant de leurs services. Elles peuvent intervenir autant de fois que le titulaire le souhaite, en général au moins quatre fois par an, à raison de 6 à 8 entretiens par jour avec les patients, de 45 minutes chacun. À l’issue de chaque journée d’intervention, elles font le point avec le pharmacien sur les différents dossiers. L’idée est d’accompagner les patients chroniques, mais cela peut aller bien au-delà », explique Lucien Bennatan, président du groupement.
Installée depuis 25 ans à Lambesart (Nord), Laurence Cremer utilise ce service depuis son adhésion à Pharmacie Référence Groupe en 2015. « Nous avons de bons retours des patients, qui sont positivement étonnés par le prix raisonnable de la consultation, qui peut, de plus, être pris en charge par certaines mutuelles. L’équipe officinale communique au comptoir de la prochaine journée de la diététicienne à la pharmacie avec les patients qui, au vu de leur pathologie, peuvent en avoir besoin. » Le service rencontre un joli succès. La pharmacienne prévoit ainsi 7 à 8 interventions minimum chaque année, d’une journée ou d’une demi-journée. « Avec le confinement, certaines journées ont dû être annulées, de ce fait les prochaines vont être bien remplies, nous avons même une liste d’attente », note la titulaire. Ces interventions sont d’autant plus appréciées qu’elles instaurent un suivi associé à des conseils pratiques pour chaque patient. Les idées de recettes font carton plein. « Comme nous sommes sous enseigne, nous avons une borne en libre accès, les patients peuvent la consulter et retrouver de nombreuses recettes élaborées par les diététiciennes. Il nous arrive d’en imprimer aussi pour les proposer facilement au comptoir », ajoute Laurence Cremer.
Diversité des patients
Du côté des diététiciennes, la satisfaction est aussi au rendez-vous. Camille Piquet est salariée du groupement d’employeurs Team Pharma et responsable du réseau des diététiciennes. « J’ai eu mon diplôme il y a 11 ans et j’ai commencé peu de temps après chez Team Pharma, qui avait démarré 6 mois plus tôt », se souvient-elle. L’intérêt ? La diversité du travail et des patients. « Cette façon de travailler nous permet de toucher à tout un panel de pathologies et des patients de tous horizons qui ont une démarche volontaire à l’éducation nutritionnelle. Nos interventions en pharmacie sont tournées vers la prévention, ce qui nous permet de nous adapter aux habitudes du patient que nous suivons et auquel nous nous adaptons au fil du temps. Je suis certains de mes patients depuis des années », explique Camille Piquet. Les interventions peuvent répondre à une thématique spécifique, par exemple à l’occasion d’une journée consacrée au diabète, ou être orientées tout public. Des opérations spéciales peuvent aussi être mises en place au niveau du groupement, telles « Mieux dans mon assiette avec le cancer ». « Nous travaillons de nombreux thèmes. Dans tous les cas, on s’adapte aux problématiques individuelles de chaque patient, tout comme nos services s’adaptent aux besoins de chaque pharmacie. »
Télésoin
Sillonnant tout le territoire, les 14 diététiciennes (dont 12 à temps plein) ne s’ennuient pas. Environ 80 % de leur temps est consacré aux consultations en pharmacie, mais elles font aussi des ateliers grand public dans l’espace de vente et forment les équipes officinales. Elles peuvent aussi être amenées à intervenir dans d’autres structures au nom de la pharmacie. « Sur proposition du pharmacien, nous avons déjà fait un goûter dans une école, en associant la théorie – reconnaître les groupes d’aliments – et la pratique par la dégustation qui faisait intervenir les cinq sens. Nous sommes aussi intervenues dans un foyer pour personnes âgées autonomes sur le thème diabète et constipation. Chaque jour est différent », sourit Camille Piquet. Les diététiciennes ont même pu proposer des consultations pendant le confinement via le télésoin.
Actuellement, Team Pharma emploie exclusivement des diététiciennes, mais la question se pose d’élargir à d’autres professions. « Nous réfléchissons à des demandes de pharmaciens dans ce sens. Il fut un temps, nous proposions les services d’infirmières, mais nous avons cessé après avoir été attaqués par l’Ordre des médecins pour exercice illégal de la médecine. Nous avons gagné au bout de 5 ans de procédure, le service pourrait donc être relancé, mais nous avons manqué de temps pour le faire. L’infirmière a toute sa place dans l’éducation thérapeutique et l’observance, alors que le pharmacien va être de plus en plus impliqué dans les soins de premiers recours », souligne Lucien Bennatan.
Prestation manquante
Autre professionnel que l’on peut retrouver dans certaines pharmacies : l’opticien. Différentes offres ont été développées par des groupements de pharmaciens ou par des sociétés d’optique. C’est le cas du groupe DL Santé (ex-Direct Labo) avec le concept Optic & Price, créé il y a 5 ans. Responsable du pôle optique, Pierre Crinon propose aux officinaux un linéaire de 4 à 9 mètres avec une base de 500 montures et des verres français certifiés, des lunettes-loupes, des lentilles et les solutions d’entretien, avec l’embauche d’un opticien à temps plein. « Les pharmacies à potentiel sont plutôt localisées dans les zones périphériques ainsi que sur des territoires ruraux avec des taux de concentration de magasins d’optique moins important. Le but est de proposer l’optique « proche de chez soi » à des tarifs intéressants en évitant une érosion de la patientèle vers des plus grandes villes ou des centres commerciaux » Outre l’acquisition du matériel nécessaire pour effectuer un contrôle de vue complet, Optic & Price aide au recrutement l’opticien. « L’opticien est intégré à l’équipe officinale et bénéficie de la confiance que les patients portent au pharmacien. Nous proposons le 100 % santé avec une gamme ciblant tous les clients et tous les âges et des montures de renommée internationale à des prix très attractifs », indique Pierre Crinon. À ce jour, une centaine d’officines ont développé cette offre.
Il est aussi possible de faire appel à une société extérieure à l’officine, telle que Weboptician qui propose le concept Zoom +. Mise en place dans deux pharmacies pour le moment, l’offre comprend un linéaire évolutif de 4 mètres minimum et environ 300 montures. « Nous sommes promoteurs de l’examen de vue par l’opticien, nous incitons donc le pharmacien à s’équiper. Nous avons développé une offre standard mais nous restons flexibles », précise Alain Héry, directeur de Weboptician. De la même façon, la société accompagne le pharmacien dans le recrutement de l’opticien à temps plein, négocie les conditions commerciales sur le matériel et l’accompagne dans le développement de l’activité. À ses yeux, le contexte est favorable aux pharmaciens pour se lancer dans l’optique. D’abord grâce à la mise en place du 100 % santé cette année. Ensuite, parce que les pharmacies sont restées ouvertes pendant le confinement et ont gagné des points en termes de reconnaissance auprès du grand public, une offre optique sera « accueillie favorablement dans ce contexte ». Et pendant le confinement, les opticiens étant fermés, les officines ayant cette offre ont pu répondre à un besoin non satisfait. Enfin, pour Alain Héry, l’optique est une opportunité pour les officines qui ont souffert pendant cette période car « les lunettes de vue sont le produit à plus forte marge brute », même s’il y a un investissement de départ à prévoir.
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