D’aucuns sont tentés de dire que la réforme du travail étant beaucoup moins profonde que dans le texte originel, le gouvernement devrait céder à la pression syndicale et retirer le projet. Une telle décision ne ferait qu’accorder une prime énorme à la CGT qui, dans cette affaire, ne défend que sa position dominante parmi les syndicats, accessoirement ses militants, mais certainement pas les intérêts de la population qu’elle a allègrement foulés aux pieds en lui infligeant des difficultés considérables alors que les Français étaient déjà confrontés au chômage, à une perte de pouvoir d’achat, et au terrorisme.
Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, savoure probablement la puissance personnelle qu’il a acquise dans le conflit, sans se souvenir qu’il est plus facile de détruire que de construire. Il s’est offert une radicalisation sans précédent et il est même allé jusqu’à violer la liberté d’expression en interdisant jeudi dernier la parution des journaux qui avaient refusé de publier un article où il vendait ses propres et fallacieux arguments. La menace, les serments de démolir le pouvoir et les infrastuctures, le chantage, la prise d’otages, on peut dire que, dans ses nouveaux habits du monstre de Frankenstein, la CGT a réussi à nous épouvanter.
Un retour à la négociation ?
En même temps, elle connaît ses limites. Ses adhérents finissent toujours par obéir aux injonctions des forces de l’ordre. Ils évacuent les lieux qu’ils occupent, quitte à y revenir plus tard. Ce va-et-vient n’est pas le signal d’une révolution qu’ils souhaitent peut-être, mais la traduction de leur solitude.
Les Français approuvent le mouvement, selon les sondages, ils n’ont pas l’intention d’y prendre part. De même que l’on croit discerner un maillon tendre dans la cotte de mailles de la CGT, de même on croit que les couacs d’une communication gouvernementale désastreuse éclairent les thèmes qui permettraient la renégociation de certains articles du projet de loi.
À ce sujet, les journaux estiment que les socialistes craignent que l’intransigeance de Manuel Valls finisse dans un immense désordre national. Mais ce n’est pas vrai. D’un côté, le président de la République et le Premier ministre marchent main dans la main. D’un autre côté, ils n’ont pas d’autre choix que la résistance. Pourquoi ? Parce que, s’ils cèdent en retirant le projet, comme l’exigent encore aujourd’hui la CGT et Force ouvrière, ils seront brisés par la crise, perdront toute crédibilité, toute légitimité, et le conflit social se transformerait en crise de régime.
Pour autant qu’il reste dans le cerveau de M. Martinez autre chose que de la vanité, serait-il assez déraisonnable pour provoquer une telle issue et qu’aurait-il y gagner, en dehors de l’exploit d’avoir détruit la stabilité politique et institutionnelle du pays, sinon l’avènement de la droite au pouvoir ?
Vous me direz, et vous aurez raison, que si l’opposition ne revient pas aux affaires à l’occasion d’élections anticipées, elle y reviendra sans doute en 2017. Je ne crois pas pour autant que Les Républicains seraient heureux de bousculer le calendrier. Ils n’auraient même pas le temps d’organiser leur primaire. Leurs leaders se battraient comme des chiffonniers. La transition se déroulerait dans le chaos. Comme quoi, quand on vit un épisode aussi difficile, on peut craindre quand même que la situation empire.
Ce n’est pas cette année que nous aurons un code du travail moderne et adapté à la nouvelle économie. C’est sûrement dommage, mais c’est préférable à l’anarchie.
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