Amazon n’a pas le droit de vendre des médicaments, pas plus OTC que prescriptibles, mais peut, comme tout commerce, proposer directement certains produits de santé grand public disponibles hors pharmacie, comme par exemple des compléments alimentaires ou des bandelettes de mesure du sucre pour diabétiques.
Cette activité reste marginale mais, depuis quelques mois, les offres de médicaments OTC soumis au monopole se développent toutefois sur le site, grâce à de systèmes de référencements. Certaines petites pharmacies virtuelles, en effet, se font référencer sur le site d’Amazon, qui leur donne ainsi, moyennant une commission de 15 % sur les ventes, une visibilité qu’elles ne pourraient avoir si elles opéraient seules. En clair, le client fait sa recherche sur le site, et arrive sur une page présentant des OTC. Cette page lui indique d’ailleurs clairement qu’il est arrivé sur le site d’une pharmacie partenaire, auprès de laquelle il va passer sa commande.
En raison de la commission prise par Amazon, l’opération n’est pas forcément très rentable pour la pharmacie, sauf si elle parvient à vendre de grandes quantités d’un même produit, ce qui fait baisser les frais d’envoi et de gestion. Le système semble diviser les pharmacies virtuelles, certaines lui faisant confiance et d’autres s’en détournant clairement. Il est inexistant pour les prescriptions, car Amazon n’a pas le droit de faire transiter une ordonnance par ses pages, sans compter que l’intérêt économique serait nul pour tous les protagonistes, les prix étant fixes et les ristournes interdites sur ces médicaments.
Si le système permet à certaines officines virtuelles d’exister, il ne leur offre pas pour autant de garanties infaillibles, car Amazon peut résilier du jour au lendemain un partenariat avec une pharmacie virtuelle (ou tout autre partenaire du même ordre), notamment si les avis des acheteurs sont négatifs. De plus, l’expérience et les données collectées par Amazon dans ce domaine pourraient le pousser un jour, si la législation évolue, à créer elle-même sa propre pharmacie virtuelle, agissant cette fois entièrement pour son compte. Dans une telle éventualité, l’arrivée de ce mastodonte de la vente par correspondance pourrait totalement rebattre les cartes du secteur… mais cette probabilité reste pour l’heure encore toute théorique.
Les prévisions quant à la poursuite de la croissance des ventes par correspondance sont d’ailleurs contradictoires, certains experts parlant de « stagnation », tandis que d’autres tablent sur une nouvelle forte expansion. Actuellement, la plus grosse pharmacie virtuelle travaillant avec Amazon n’occupe que le 15e rang des entreprises de ce type en Allemagne. Elle pratique d’ailleurs deux tarifs différents, et elle est 13 % plus chère sur Amazon que sur son propre site. Amazon reste relativement peu utilisée par les acheteurs qui recherchent un médicament OTC : seulement 6 % d’entre eux consultent son site dans ce but, alors que Google attire, à lui seul, 33 % de ce type de requêtes.
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