Il voulait en faire l’Amazon de la pharmacie. Régulièrement controversé dans la profession, Cédric O’Neill y est parvenu - à son échelle - puisque 1 000 pharmacies physiques françaises utilisent aujourd’hui 1001Pharmacies comme plateforme pour commercialiser leurs produits, faisant bondir en trois ans le chiffre d’affaires de la société de 1 à 15 millions d’euros.
Considérant toutefois que le modèle économique de 1001Pharmacies ne garantit en rien aux pharmaciens un retour sur l’investissement fourni pour mettre en place la vente sur Internet (coût annuel 300 000 euros en moyenne), le jeune créateur annonce qu’il a choisi de voguer vers une nouvelle destinée.
Il n’en perd pas pour autant ses références à la distribution. Il promet en effet de faire du groupement Médiprix, avec lequel il avait initialement projeté de fusionner 1001Pharmacies, le « Décathlon de la santé ». À l’instar du groupe spécialisé dans la distribution d’articles de sport et de loisirs, Cédric O’Neill veut développer chez Médiprix le conseil d’experts dans différents segments de la pharmacie en le dotant d’une certaine pédagogie à l’intention des patients.
Ainsi, comme chez Décathlon où le chef de rayon tennis est lui-même un joueur classé, ou celui du rayon équitation un cavalier aguerri, un pharmacien expert animera chez Médiprix le « corner » herboristerie ou diététique de l’officine.
1 600 m2 de surface
Au modèle de l’enseigne du groupe Mulliez, Cédric O’Neill se propose toutefois d’ajouter une touche « Galerie Lafayette », en tout cas en ce qui concerne l’agencement des officines à l’enseigne Médiprix. « Pourquoi ne pas imaginer des « shop in shop » détenus par des laboratoires cosmétiques qui permettront aux patients-consommateurs de vivre une expérience inédite ? », lance Cédric O’Neill. « Nous voulons imprimer au groupement Médiprix une stratégie de groupement différenciante, fondée sur ces principes et délivrant un message, comme Décathlon qui communique sur les bienfaits du sport », poursuit-il.
Dès septembre, un nouveau concept d’officine verra le jour à Castres sur 1 600 m2*, modèle de référence pour les quelque 70 adhérents du groupement Médiprix qui voudront suivre cette voie. « Mon objectif, ainsi que celui de ses fondateurs, Jérôme Escojido et Bertrand Pages, est de soutenir les titulaires qui souhaiteront opérer cette mutation, y compris financièrement », annonce Cédric O’Neill.
Ces opérations qui consistent à maintenir la pharmacie aux mains des pharmaciens passeront par des transferts. Ces nouveaux points de vente permettront aux titulaires d’officines moyennes de franchir le palier d’un chiffre d’affaires de 4 ou 5 millions d’euros.
L’implantation sera cependant adaptée à chaque pharmacie. Chacune d’entre elles aura à sa disposition une liste de corners qu’elle pourra développer en fonction de son profil. Selon un principe d’exclusivité, une seule pharmacie à l’enseigne par ville, le concept Médiprix devrait être décliné par 120 officines d’ici à la fin de l’année.
En tout état de cause, le groupement ne devrait pas excéder, selon Cédric O’Neill, 250 adhérents, histoire de préserver son pouvoir de fédérer, et de convaincre.
* Dont 200 m2 d’herboristerie.
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