Canada Drugs, qui se présente comme la plus grande pharmacie en ligne canadienne, est accusée par des juges américains d'avoir importé des médicaments contrefaits.
Les charges sont lourdes. Selon des procureurs américains de l'État du Montana, tout le modèle commercial de Canada Drugs repose sur l'importation de médicaments contrefaits et de produits n'ayant pas d'autorisation de mise sur le marché. D'après leurs estimations, ces activités illégales auraient rapporté, a minima, 78 millions de dollars à la pharmacie canadienne qui les auraient ensuite acheminés vers des comptes aux Caraïbes. Canada Drugs et deux de ses filiales ont plaidé coupables pour avoir introduit des médicaments mal étiquetés dans le commerce entre des États (ici entre le Canada et les États-Unis) et pour avoir vendu des médicaments contrefaits, notamment des faux d'anticancéreux comme Avastin (bévacizumab) qui ne contenaient en fait aucune substance active. Kristjan Thorkelson, fondateur de la société, a plaidé coupable d'avoir volontairement dissimulé un acte délictueux grave.
Fin 2017, les procureurs du Montana et Kristjan Thorkelson ont passé une entente. Elle proposait d'une part, une amende de 34 millions de dollars, une période probatoire de 5 ans, l'arrêt des ventes de médicaments contrefaits et la cession de tous les noms de domaines de sa myriade de sites de vente en ligne pour Canada Drugs et, d'autre part, 6 mois d'assignation à résidence, une période probatoire de 5 ans et une amende de 250 000 dollars pour Kristjan Thorkelson. Vendredi dernier, un juge du Montana a confirmé la sentence recommandée par les procureurs. Des peines jugées trop légères par l'association « Partenariat pour des médicaments sûrs » qui réclamait de la prison ferme pour Kristjan Thorkelson et la révocation de sa licence de pharmacie : « C'est une insulte aux victimes des crimes de Canada Drugs. »
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