Aux États-Unis, un pharmacien Walgreens a brandi sa clause de conscience pour refuser de délivrer une pilule abortive à une femme pourtant munie d'une ordonnance de son médecin.
En Arizona et dans quelques autres États américains, la clause de conscience des pharmaciens est une réalité : ils sont autorisés à refuser une délivrance pour objection morale. Pour Nicole Artega, maman de 35 ans enceinte de 10 semaines, ce refus ne devrait pas être possible. C'est accompagnée de son fils de 7 ans, et devant cinq autres patients présents dans l'officine, qu'elle a dû expliquer au pharmacien à Peoria (Arizona) que son médecin lui a prescrit cette pilule abortive après avoir constaté que le cœur du bébé ne battait plus. Elle a alors choisi l'avortement médicamenteux plutôt que chirurgical. Mais le pharmacien n'a pas changé d'avis et lui a conseillé d'aller dans une autre pharmacie.
Repartie « honteuse et en pleurs de la pharmacie », la jeune femme a décidé de poster son histoire sur Facebook, accompagnée de la carte de visite du pharmacien. Elle commente : « Je ne poste pas ce genre de choses habituellement, mais j'ai vécu hier soir quelque chose qu'aucune femme ne devrait avoir à affronter, en particulier dans ces circonstances mais aussi en toutes circonstances. » Si Nicole Artega souligne que « chacun a ses croyances », elle note que le pharmacien « n'a aucune idée de ce que c'est de vouloir plus que tout porter un enfant à terme et de ne pas en être capable ». Et ajoute que « cet homme ne connaît rien de mes épreuves mais se sent dans son droit de me refuser un médicament prescrit par mon médecin ». Contre toute attente, la jeune femme a reçu un e-mail après avoir quitté la pharmacie en question, lui indiquant que sa prescription était prête dans une officine à l'autre bout de la ville, où elle a pu obtenir la pilule sans problème.
Nicola Artega a tenu à contacter le pharmacien gérant de l'officine en question, puis le siège de Walgreens, et a déposé une plainte auprès de l'Arizona State Board of Pharmacy, chargé notamment de la délivrance des licences. Walgreens a présenté ses excuses mais a précisé que l'attitude du pharmacien n'était pas en contradiction avec la politique de l'enseigne. Un comportement qui n'est pas admis en France (lire notre article « abonné »).
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin