CLIENT, vous êtes pressé et cherchez une pharmacie près de chez vous ? Qu’à cela ne tienne, si vous n’avez pas envie de prendre vos bonnes vieilles Pages Jaunes, d’ailleurs gratuites aussi bien sur papier que sur écran, vous « googlerez » « pharmacie Paris 5e » ou « Pharmacie Strasbourg », ce qui vous amènera immanquablement sur un site d’adresses, comme par exemple www.allo-pharmacies.com ou www.adresse-pharmacie.fr qui vous les indiqueront toutes. Une fois que vous y aurez trouvé l’officine de vos rêves, agrémentée d’une présentation rédigée dans un français distingué (voir encadré), vous pourrez être tenté de l’appeler… et il vous en coûtera 1,35 euro la minute, plus 35 centimes par minute supplémentaire.
En soi, il n’est pas interdit de vendre à des gens ce qu’ils peuvent obtenir gratuitement ailleurs, mais les procédés de ces sites ont été jugés suffisamment trompeurs pour qu’ils soient interdits depuis quelques mois, même si beaucoup d’entre eux continuent de fonctionner. En effet, ils indiquent un numéro surtaxé, commençant par 0899, lequel les met ensuite en relation avec la pharmacie demandée, sans que celle-ci ne se doute une seule seconde que le client potentiel est passé par ce site, qui a bien sûr été le seul à empocher le bénéfice du numéro surtaxé.
Information obligatoire du prix.
Depuis quelques mois, et suite à de nombreuses plaintes, ces sites sont obligés d’informer clairement leurs utilisateurs que le numéro qu’ils donnent est surtaxé, y compris par un message au moment de l’appel. Mais ils se gardent bien de préciser que le numéro peut être obtenu gratuitement ailleurs. De plus, le pharmacien, comme la plupart des autres professionnels indexés sur ces sites, du médecin au garagiste en passant par le plombier ou le boulanger, ne se doute pas qu’il s’y trouve : il risque donc de passer, pour les appelants, pour un grippe-sou particulièrement vorace. Toutefois, il peut désormais beaucoup plus facilement que par le passé exiger d’être « déréférencé » de ces annuaires… À condition de savoir qu’il y figure ! « Nous découvrons au fil du temps que nos officines figurent sur ce type de sites, sans en être informés, et en plus, les informations sont souvent inexactes, notamment en ce qui concerne les services de garde », explique par exemple Alain Boetsch, au nom de la Fédération du Bas-Rhin, qui a décidé de transmettre ce dossier aux services juridiques de la FSPF.
Enfin, ces annuaires justifient leur surtaxe par le fait qu’ils donnent des « conseils » et des informations sur la santé. Celles qui agrémentent le site www.adresse-pharmacie.fr sont particulièrement édifiantes : on y trouve quelques articles en copié-collé sur des sujets d’actualité du médicament remontant à 2009 et 2010, mais aussi une page « comment ouvrir une pharmacie », des conseils de prévention contre la grippe H1N1 et un courrier des lecteurs truffé de fautes d’orthographe. www.allo-pharmacies, un peu plus « actuel », publie un article sur les pharmacies virtuelles en conseillant à ses lecteurs de fuir les sites illégaux.
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