Gestation ex vivo en Chine

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Publié le 01/03/2022

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L'expérience fait un peu froid dans le dos. Des chercheurs ont mis au point et expérimenté un système entièrement robotisé d’utérus artificiels. Cette machine, pilotée par l'intelligence artificielle, vise à assurer tout en le monitorant en temps réel le développement d'embryons - pour l'instant animaux. Sans scrupule, ni complexes, ces « savants fous » ont publié leurs travaux dans le « Journal of Biomedical Engineering ». L'objectif affiché par les chercheurs n'est pas d'aller au terme du développement embryonnaire, mais plutôt de fournir un outil de compréhension et d'amélioration des cultures de fœtus in vitro. « Dans l'étude du processus de développement de l'embryon, les caractéristiques morphologiques à différents stades sont essentielles pour évaluer la compétence de développement de l'embryon, qui peut être utilisée pour optimiser et améliorer le système de culture in vitro d'embryons », expliquent-ils. En pratique, le système développé par les chercheurs du Suzhou institute of biomedical engineering and technology apparaît comme une véritable matrice robotique. L’intelligence artificielle est capable d’identifier et de répondre aux besoins de plusieurs embryons qui sont alimentés par des flux nutritifs à base d’éléments nécessaires à la vie et un flux de dioxyde de carbone (CO2). Deux microscopes automatisés observent et rendent compte 24 heures sur 24 de la présence et de la croissance des embryons. Les variables environnementales sont adaptées en continu en fonction des analyses de l’algorithme développé par les chercheurs. Pourquoi de telles recherches ? « Elles visent à mieux comprendre le développement embryonnaire, mais aussi à fournir une base théorique pour résoudre les anomalies congénitales et d’autres problèmes de santé reproductive », justifient les scientifiques. Autre réponse possible : la Chine connaît actuellement une baisse de sa natalité, notamment liée aux changements de mentalité chez les jeunes femmes… Quoi qu'il en soit, les auteurs de l'étude ne cachent pas leur envie de s’attaquer aux expérimentations autour de fœtus humains. Les lois éthiques en vigueur les en empêchent… pour l'instant.

Didier Doukhan