Internet : l’APR dit non à la vente par correspondance

Publié le 23/09/2013

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LES NÉGOCIATIONS pour la mise en place d’honoraires ont pris du retard. Et les effets des systèmes compensatoires prévus par la convention pour assurer la transition avec la nouvelle rémunération s’estompent. Dans ce contexte économique particulièrement difficile, vendre des médicaments sur Internet peut apparaître, aux yeux de certains confrères, comme un moyen de renouer avec la croissance. Du coup, de nombreux pharmaciens s’interrogent sur l’opportunité de se lancer dans l’aventure. Et notamment en zone rurale où ils sont souvent confrontés aux déserts médicaux et à une démographie en recul. L’Association de pharmacie (APR), elle, n’hésite pas : la vente de médicaments par correspondance, c’est non, même si elle se dit « tout à fait favorable aux nouvelles technologies qui ont démontré leur utilité et leur efficacité dans l’exercice quotidien de la pharmacie ». En effet, explique l’APR, Internet est avant tout un outil au service des bien portants, un vrai malade ayant besoin de compétences médicales et pharmaceutiques rapidement disponibles et non pas de produits bradés. De plus, « un site marchand va à l’encontre de notre mission de proximité, d’écoute, de connaissance des malades et surtout de notre rôle de conseil et d’alerte, raison d’être de notre métier ». L’association met en garde également les confrères sur l’investissement nécessaire à la création de tels sites. Pour elle, cet investissement « est disproportionné par rapport à la rentabilité espérée, surtout en milieu rural ». Mais surtout, augure l’APR, « la vraie concurrence va arriver dans quelques années lorsqu’un géant du type Amazon écrasera tout le monde et raflera la mise ». Au total, elle demande aux pharmaciens ruraux de rester vigilants face aux propositions qui leur sont faites de développer des sites commerciaux. « Rien ne le justifie quand on sait que chaque Français est à moins de dix kilomètres d’une officine », estime-t-elle.

C. M.