Un traitement pour les addicts de la presse

La Comucaïne contre l’overdose d’infos

Publié le 07/11/2011

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VOUS CONNAISSIEZ l’IMC, il va falloir vous familiariser avec l’IPC, comprenez indice personnel de communication. Ce nouvel indice est censé rendre compte de votre état de surexposition au flot quotidien de l’information. La crise économique mondiale vous stresse, l’affaire DSK vous a bouleversé, la guerre en Libye, les prises d’otages, la faim dans le monde, les attentats, les accidents aériens, les viols, les meurtres, tout cela vous agresse chaque jour un peu plus ? Vous ne lâchez plus votre Iphone, vous dévorez les journaux, et êtes scotchés aux chaînes d’information ? Peut-être devriez-vous rendre visite au musée de la communication de Berne en Suisse. L’exposition qui y est présentée depuis quelques jours propose en effet aux visiteurs un curieux parcours de soins. Vous entrerez dans cette clinique de la communication par la salle dite du « check-up » où, au terme d’un questionnaire, on définira votre IPC. Puis, une dizaine de coachs vous orienteront vers l’une des trois portes balisées vert, jaune ou rouge. L’info glisse sur vous comme sur les plumes d’un canard ? Le chemin vert vous libère du parcours. Les mauvaises nouvelles qui s’accumulent commencent à saturer votre jugement ? Poussez la porte jaune. Vous êtes submergé par les mails, les images et les mots au point d’en tomber malade ? Derrière la porte rouge vous trouverez la salle de méditation où vous pourrez confortablement vous détendre en écoutant une douce voix féminine vous inviter au laisser-aller. Et comme au terme d’un véritable parcours médical, vous aurez droit en fin de visite à un traitement adapté. La Comucaïne, délivrée au visiteur par un distributeur automatique (pharmaciens, ne grincez pas des dents !), reprend dans sa notice l’essentiel des messages et conseils présentés dans l’exposition. Enfin, pour les cas les plus graves, précisent les organisateurs, la clinique offre un soutien en ligne sur le site facebook.com/svanbelkom. Inviter les malades à aller sur internet pour traiter leur overdose d’information, l’idée n’est peut-être pas si bonne…

› DIDIER DOUKHAN