Quelle politique faut-il pour la santé connectée ? Cette question s’est posée en filigrane tout au long des 8es assises numériques qui se sont tenues le 8 mars dernier. Organisées par la société Aromates avec la collaboration de Deloitte, elles ont entre autres débats évoqué le numérique au service des professionnels de santé de proximité. Des projets nombreux et innovants ont été lancés pour aider un système de santé de proximité « au bord de la rupture », selon Yannick Pletan, directeur général de la société Ultrace, spécialisée en biotechnologies. Les pharmaciens sont à la pointe de ce mouvement, avec notamment leur réalisation emblématique, le dossier pharmaceutique (40 millions ouverts à ce jour en France), les alertes sanitaires, les retraits de lots et une implication croissante dans l’usage des technologies numériques dans l’espace officinal, affirme en substance Christian Grenier, président de Federgy, la Chambre syndicale des groupements et enseignes de pharmacies. Il manque cependant à tous les acteurs de la santé un soutien politique et financier pour se développer pleinement, dans une vision qui respecte le « triptyque de base » de la santé de proximité, patient – médecin – pharmacien. « La grande évolution récente est celle des médecins, désormais prêts à partager de façon à décloisonner les métiers, ce qui n’a pas toujours été le cas », estime Christian Grenier.
Le tsunami des usages
La bonne nouvelle est que désormais les politiques ont pleinement conscience des enjeux de la santé numérique : « ils ne s’effacent pas devant la problématique des technologies face aux territoires », déclare Yannick Pletan. La mauvaise, c’est que leur action est jugée rigide, avec cette question posée : le cadre imposé par les autorités réglementaires ne vitrifie-t-il pas le sujet de la santé connectée ? Le contraste est fort entre les initiatives menées sur le terrain et le cadre légal, jugé trop théorique, comme celui des entretiens pharmaceutiques par exemple.
Ou dans le domaine de la télémédecine, dont le cadre légal semble éloigné de la réalité. Celle-ci a été illustrée dans les débats par le cas remarqué de l’initiative prise par l’hôpital Foch, à Suresnes, dans les Hauts-de-Seine, qui a développé des outils spécifiques pour mieux communiquer avec les médecins de ville. « Nous sommes allés les voir et leur avons posé la question de savoir de quoi avaient-ils besoin, témoigne Valérie Moulins, directrice de la communication de l’établissement. Nous avions déjà développé des outils, mais les médecins ne sont pas toujours à l’aise avec l’informatique, il fallait quelque chose de simple à utiliser, une plateforme de liens qui leur permette d’accéder au dossier de leur patient. » L’application développée par l’hôpital Foch implique aussi les patients. Témoignage éclairant des pratiques des acteurs de la santé de proximité que François Teboul, directeur médical de Visiomed, a mis en parallèle avec le cadre réglementaire rigide de la télémédecine qui ne fonctionne pas selon lui. « Les autorités devraient plutôt accompagner ce qui se passe sur le terrain, préconise-t-il. Les usages finissent toujours par déborder le cadre, comme un tsunami. » « L’État doit être stratège et cesser de se placer en tant qu’opérateur », conseille pour sa part Jacques Lucas, vice-président du Conseil national de l’Ordre des médecins.
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