À l’avenir, des essais cliniques pourront être menés sur des patients volontaires et informés, y compris s’ils ne contribuent pas à l’amélioration de leur propre santé. Par cette mesure, très contestée au sein de l’opinion publique, le pays se met en conformité avec les directives européennes sur ces essais, mais maintient toutefois, comme il en a le droit, des mécanismes de contrôle plus stricts que ceux prévus par la législation communautaire. Toute expérimentation de médicaments sur un patient, dans ce cadre, sera soumise non seulement à l’avis d’un comité d’éthique, mais aussi à celui d’une commission de juristes et de scientifiques dont l’avis l’emportera sur celui des autres instances.
Selon le gouvernement, qui s’est félicité de l’adoption d’un texte « équilibré », la nouvelle réglementation permettra notamment de faire avancer la recherche dans le domaine des troubles cognitifs et des démences. Des patients, dûment informés et consentants, pourront ainsi expérimenter des traitements qui profiteront aux malades des décennies suivantes, ont estimé les défenseurs du projet. Le texte, adopté par 358 voix contre 161, a fait l’objet d’un consensus entre les deux grands partis de la coalition gouvernementale, mais a été très critiqué par les Verts, une partie des socialistes et les partis de gauche plus radicaux. Les opposants y voient une « porte ouverte » vers des essais pratiqués sans consentement préalable, le thème de la recherche sur l’être humain restant, en Allemagne, particulièrement sensible en raison des dérives commises autrefois par la médecine nazie. Les représentants des églises et les associations de personnes handicapées ont elles aussi déploré ce vote.
Interdiction des prescriptions à distance
Par ailleurs, les députés ont adopté, lors de la même séance, toute une série de mesures concernant plus directement les pharmacies d’officine, dont l’interdiction de toute prescription effectuée à distance par un médecin, dans le cadre de consultations de télémédecine. Cet amendement, surnommé amendement Dr Ed, du nom de la plateforme de téléconsultation britannique qui propose, après les consultations, des prescriptions envoyées par voie électronique, était réclamé depuis longtemps par les médecins et les professionnels allemands pour des raisons de sécurité. Mais il coupe aussi l’herbe sous le pied de la plateforme britannique, qui souhaite depuis longtemps s’implanter en Allemagne, et qui perd ainsi une grande partie de son intérêt pour les patients. Toutefois, un médecin qui suit régulièrement un patient pourra, en cas de besoin, lui renouveler son ordonnance à l’issue d’une simple téléconsultation, mais cette procédure sera encadrée et contrôlée pour éviter tout excès ou dérapage.
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