Les groupements ne laisseront plus rien passer. L’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) annonce qu’elle mettra tout en œuvre pour que le médicament vétérinaire revienne « là où il doit être, c’est-à-dire l’officine ». Les groupements estiment en effet qu'une pharmacie pourrait tirer entre 15 000 à 30 000 euros par an de bénéfice net de ce marché dont le chiffre d’affaires global est évalué à 1,2 milliard d’euros. Or les titulaires ne détiennent aujourd’hui que 6,7 % de ce marché alors que 80 % reviennent aux vétérinaires.
Des sites illégaux
C’est toutefois aux sites de vente en ligne que l’UDGPO, alliée à l’Association nationale de la pharmacie vétérinaire d’officine (ANPVO) et l’Union nationale de la pharmacie vétérinaire d'officine (UNPVO), entend désormais s’attaquer. « Nous avons décidé d’assigner tous les sites de e commerce illégaux non adossés à des pharmacies commercialisant des produits qui s’inscrivent dans notre monopole », déclare Laurent Filoche, président de l’UDGPO, qui dénonce par ailleurs des prix plus élevés de 40 % à ceux pratiqués par le réseau officinal.
La première action des groupements sera d’assigner à nouveau Doctipharma. Fin mai, ils avaient obtenu par décision du tribunal de commerce de Nanterre que la filiale du groupe Lagardère Interactive ferme ses pages à la vente de médicaments (« Le Quotidien du pharmacien » n° 3271 du 6 mai 2016). « Manifestement, Doctipharma n’a pas respecté ce jugement car il continue de commercialiser sur son site des médicaments vétérinaires », constate Laurent Filoche.
D’après lui, Doctipharma s’expose à une liquidation de l’astreinte de 3 000 euros/jour qui lui avait été signifiée par le tribunal de commerce de Nanterre pour non-respect de la décision. De même, toujours selon le président de l’UDGPO, la poursuite de cette activité sera sans aucun doute préjudiciable à la filiale de Lagardère interactive lors de la procédure d’appel qu’elle a elle-même interjetée.
Anomalie
Stéphanie Barré, directrice générale de Doctipharma, se déclare étonnée par une telle accusation. Elle affirme que l’appel n’étant pas suspensif, sa société a immédiatement exécuté le jugement. « Par conséquent, nos pharmaciens ont suspendu leurs ventes via les services de Doctipharma », soutient Stéphanie Barré. Et si des médicaments sont encore en vente sur les pages du site, il ne peut s’agir, selon elle, que d’une « anomalie ». Un couac donc entre le site Internet et les quelque 53 pharmaciens qui y sont regroupés.
En mai dernier, les magistrats de Nanterre avaient souligné les travers de cette intermédiation. Et rappelé que, en matière de commerce électronique de médicaments, l’activité doit être réalisée à partir d’un site Iinternet d’une officine de pharmacie, la création et l’exploitation de ce site étant exclusivement réservées aux pharmaciens titulaires d’une officine.
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