S’il y a un événement que tous les geeks ne ratent pour rien au monde, c’est bien le Consumer Electronic Show (CES) à Las Vegas.
Sa dernière édition s’est tenue en janvier dernier sur quelque 223 000 m2 pour 4 000 exposants, dont 12 % environ travaillent sur la santé et le bien-être. D’où la décision de nombreuses sociétés françaises d’y être présentes afin de démontrer le savoir-faire hexagonal dans le domaine de la high-tech médicale. La société Interaction Healthcare a fait partie de ce bataillon et a souhaité partager son expérience du CES au cours d’une conférence avec quelques autres exposants français dans le domaine de la santé, Visiomed, Nomadeec et PK Paris. Pour Jérôme Leleu, président de la société, les grandes tendances de cette édition 2017 ont montré les progrès de l’intelligence artificielle et de la réalité virtuelle au bénéfice notamment des maladies chroniques et d’une vision d’une médecine personnalisée dans laquelle le patient se trouverait mieux impliqué dans son parcours de soins. Il a également noté l’importance des objets connectés qui, reliés à ce qu’on appelle le « smart home », autrement dit la domotique, créent une sorte de cercle vertueux d’informations transversales et de données susceptibles de créer une convergence au bénéfice de la réalité virtuelle et de l’intelligence artificielle.
Les sociétés présentes lors de cette conférence n’ont pas manqué de souligner qu’il y a au CES, comme du reste un peu partout dans le monde, une confusion certaine entre ce qui ressort de la santé pure et dure et ce qui tient plutôt du bien-être, le « wellness ». Une confusion qui a pourtant été entretenue par la présentation d’Interaction Healthcare qu’on ne peut soupçonner cependant de jouer elle-même sur ce terrain puisqu’elle travaille sur des projets très sérieux, notamment sur l’usage de la réalité virtuelle en pneumologie, avec des expérimentations avancées en milieu hospitalier. C’est ainsi que se sont côtoyés durant cet exposé le meilleur et le pire de la santé connectée, avec d’un côté par exemple l’usage de la réalité virtuelle pour une prothèse de main capable d’interpréter les signaux envoyés par les muscles résiduels de l’utilisateur, et de l’autre une brosse connectée pour la « bonne santé » des cheveux, ou encore une poubelle connectée pour un meilleur tri, dont on se demande bien ce qu’elle fait là.
« Miroir, mon beau miroir… »
Certains participants à la conférence ont d’ailleurs évoqué le côté Disneyland de ce que l’on peut trouver parfois au CES, mais dans ce cas mieux vaut être plus sélectif et se contenter d’évoquer des produits dont on peut supposer qu’ils puissent avoir une réelle utilité pour le parcours de soins des patients. Il y a aujourd’hui pléthore d’informations dans le domaine de la e santé pour ne pas ajouter à la confusion globale. Pire, cette association entre objets connectés et smart home, illustrée par des capteurs qu’on trouverait un peu partout chez soi, sur les lits, les miroirs, les frigos, susceptibles de renvoyer des informations aux occupants de cette maison, ne soulève jamais de questions pourtant essentielles quant à la fiabilité de ces infrastructures, leur côté intrusif, et surtout anxiogène où l’on se retrouverait surveillé chez soi avec les signes de maladies potentielles exprimés ici et là. « Miroir, mon beau miroir, dis-moi si je suis malade aujourd’hui… »
Il serait temps que les acteurs de la santé connectée aient un discours plus mature. Ce qu’a commencé de faire, du reste, Guillaume Marchand, président de DMD Santé, également présent à cette conférence, évoquant un vrai « brouillard marketing » qu’on a pu ressentir au CES, où il n’a pas vu de véritables innovations dans le domaine de la santé, à l’exception de la réalité virtuelle.
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