Longtemps absente de la scène, l’Union des groupements des pharmaciens d’officine (UDGPO) fait un retour en force avec deux propositions phares : l’ouverture du capital et l’introduction de nouveaux services. « L’ouverture du capital est réclamée par toute la profession, pas seulement par les pharmaciens qui partent à la retraite mais aussi par 80 % de nos adhérents qui y sont favorables », affirme Laurent Filoche, président de l’UDGPO et du groupement Pharmacorp.
Contre le modèle unique
Partant du constat que les pharmaciens n’ont pas les moyens financiers pour investir dans la pharmacie, l’UDGPO se prononce en faveur d’une ouverture du capital sans restriction. Elle n’en garde pas moins une vision nuancée et prévoit la cohabitation à parts égales de trois statuts : indépendants, franchisés et intégrés.
Selon Laurent Filoche, ces trois « réponses » permettront d’assurer le maillage et une exploitation pérenne de la pharmacie. L’UDGPO insiste sur les avantages de la diversité dans le paysage de la pharmacie de demain. Le principe de diversité prévaut également dans le développement des activités de l’officine.
Les groupements proposent ainsi que le pharmacien ait accès à de nouvelles tâches rémunérées : prolongement ou ajustement d’une ordonnance comme au Canada, prescription de médicaments pour des pathologies mineures telle qu’elle est pratiquée aux États-Unis, ou encore prises de sang assurées par des infirmières à l’officine à l’instar de l’exemple espagnol… « Pour sécuriser leur avenir, les pharmaciens doivent pouvoir choisir eux-mêmes ce qui fera leur levier de croissance de demain », énonce Hervé Jouves, président honoraire, qui fustige l’Ordre pour son « immobilisme » et les syndicats pour leur « contentieux sur l’honoraire ».
Dans sa longue série de propositions, l’UDGPO revient sur le débat de la vaccination et de la vente en exclusivité de produits vétérinaires. Les présidents de groupements lancent même l’idée de la vente d’assurances et de couvertures en complémentaires santé au sein de l’officine. « Pourquoi ne pas contrer les projets de distribution de patches nicotiniques en GMS par la vente de cigarette électronique dosée en pharmacie et l’activité dermato cosmétique des parfumeurs, en développant le rayon parfums en officine ? », suggère encore le collectif.
L’UDGPO, qui reconnaît s’être peu mobilisée ces derniers temps, veut rattraper le temps perdu. Elle compte pour ce faire actionner les leviers du lobbying à moins de deux ans de l’élection présidentielle. « 150 députés nous ont soutenus contre Leclerc, et aujourd’hui nous pouvons compter à nouveau sur ces parlementaires qui attendent notre force de propositions », déclare Daniel Buchinger, vice-président.
Relance des procédures
Le temps compte désormais pour l’UDGPO qui affirme ne pas pouvoir attendre les résultats du sondage organisé par l’Ordre des pharmaciens sur les assises de la communication. Car il y a urgence, rappelle l’UDGPO qui se dit prêt à s’associer avec la Chambre syndicale des groupements, Federgy, pour accélérer le dossier de la communication. « Il y a des distorsions de concurrence entre les différents canaux de distribution, alors que l’officine française, restreinte dans ses mouvements, se fait doubler par les pharmaciens belges et néerlandais », met en garde Hervé Jouves.
L’UDGPO renoue par ailleurs avec les actions en justice. Après avoir engagé une procédure contre le site doctipharma, elle attaque désormais le spécialiste néerlandais de la vente en ligne de médicaments shop-pharmacie.fr. Dans une action commune avec l’Association des pharmaciens en ligne (AFPEL), elle assigne cette filiale d’un groupe financier néerlandais pour avoir distribué des flyers publicitaires dans des colis de sociétés de vente par correspondance, Zalando.fr, La Redoute ou encore Showroomprive.com. Ces trois entreprises sont également citées dans l’affaire qui sera portée début 2016 devant une juridiction néerlandaise. Sur ce dossier comme sur les autres questions d’avenir, l’UDGPO et l’AFPEL attendent une nouvelle fois le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
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