LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN. – Qu’est-ce qui vous a amené à créer le premier comparateur de prix des pharmacies en ligne ?
NICOLAS RICARD. - Notre passion pour l’informatique, notre habitude de regarder ce qui bouge sur le Net et la loi autorisant la vente de médicaments en ligne. Nous avons constaté qu’il n’existait pas de comparateur dans ce domaine, alors que 2 Français sur 3 ont l’habitude de consulter un comparateur avant de faire un achat sur Internet. Certes, les Français n’ont pas attendu la loi pour acheter des médicaments sur le Net, mais jusque-là comment se prémunir des contrefaçons, connaître les sites sérieux ? Aujourd’hui, 8 à 10 % des consommateurs se disent prêts à acheter des médicaments sur le Net, pour le prix. Les autres demeurent inquiets. Notre site répond aux deux publics, en leur offrant le meilleur prix et la sécurité, car nous ne référençons que les sites de pharmacies autorisés et répertoriés par les ARS et l’Ordre des pharmaciens.
NICOLAS MICHEL. - Ce n’est pas un challenge mercantile, car la loi interdit aux pharmacies en ligne de rémunérer les comparateurs. Nous avons simplement voulu apporter au consommateur une information indépendante sur les prix ; cela nous paraît important en période de crise, de déremboursements…
Quel investissement a nécessité la création d’unooc.fr ?
NICOLAS RICARD. - Seulement quelques milliers d’euros pour la location de serveurs, le nom de domaine… et notre temps pour la conception et le fonctionnement du site.
Quels sont vos rapports avec la profession ?
NICOLAS MICHEL. - Dès le début, nous avons souhaité travailler avec les pharmaciens. Nous sommes les seuls à avoir eu cette démarche. D’ailleurs, nous ne référençons que les sites qui l’acceptent. Nous avons des contacts réguliers avec certaines officines.
NICOLAS RICARD. Nous avons aussi un très bon contact avec un pharmacien délégué de l’Ordre d’Île de France qui nous conseille. Et nous sommes plutôt bien considérés par l’association française des pharmacies en ligne (AFPEL).
Un an après votre création, combien de pharmacies référencez-vous ?
NICOLAS RICARD. - Nous référençons 45 sites dont 30 pharmacies (sur 99 autorisées) et 15 parapharmacies. Un ou deux nouveaux sites nous rejoignent chaque semaine.
Pourquoi avoir élargi votre comparatif à la parapharmacie ?
NICOLAS RICARD. - À la demande des consommateurs. Nous comparons aujourd’hui les prix de 35 000 produits : 2 000 médicaments (+200 en homéopathie) et 33 000 en parapharmacie. Mais 80 % de nos 1500 visites/jour concernent le médicament. Un tiers des visites sur unooc.fr donne lieu à une redirection vers une e-pharmacie, et un quart de ces redirections se concluent par une vente. C’est un excellent résultat.
Les différences de prix entre les sites sont conséquentes ?
NICOLAS MICHEL. - En effet, on constate des écarts de 1 à 3 sur les médicaments et de 1 à 5 sur la parapharmacie.
Quid des laboratoires ?
NICOLAS MICHEL. - Nous avons eu très peu de contacts. Ils pourraient pourtant être de bons partenaires, par exemple pour apporter de l’information (jusqu’ici, les photos sont fournies par les pharmacies) sur leurs produits.
Comment voyez-vous l’avenir de la pharmacie en ligne ?
NICOLAS RICARD. - Certains peuvent prédire la fin du monde, mais 2 000 pharmacies allemandes vendent déjà sur Internet, sans que cela ait tué les officines. Ici, certaines pharmacies vont peut-être en pâtir, mais je ne pense pas que cela causera de bouleversement majeur.
NICOLAS MICHEL. - L’avenir de la pharmacie en ligne va dépendre de l’évolution de la législation. Au départ, la loi imposait assez peu de choses (avoir une officine), d’où un coût réduit pour se lancer et des vocations nombreuses. Désormais elle impose, par exemple, un hébergement sécurisé (pour les données de santé) dix fois plus coûteux.
Et votre avenir personnel ?
NICOLAS RICARD. - Dans quelques semaines, nous allons sortir une application mobile pour terminaux android, gratuite et accessible de partout (par nom de produit ou code-barres).
NICOLAS MICHEL. - Pour le reste, nous ne dépendons pas de unooc.fr pour vivre, même si nous aimerions, un jour, travailler à plein-temps pour notre site. Nous y réfléchissons. Pourquoi ne pas aller, au-delà du référencement, vers du conseil informatique auprès des e-pharmacies ? Notre ambition est d’accompagner la croissance de ce marché naissant et rester la référence en matière de comparateur de prix, en toute transparence.
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