UNIVERS PHARMACIE
Daniel Buchinger, président d’Univers pharmacie, estime que « permettre la vente en ligne de médicaments, c’est mettre en danger le maillage, car cela fera baisser les prix, donc les marges des pharmaciens. 20 % d’entre eux réussiront peut-être à tirer leur épingle du jeu, mais les autres risquent de souffrir, notamment en milieu rural ». Il pointe aussi l’impossibilité d’alimenter le dossier pharmaceutique (DP) avec des médicaments vendus en ligne. Enfin, il note qu’« actuellement en France, nous n’avons pas de contrefaçon. Or, ce risque existe sur internet ».
PHR
Le risque lié à la contrefaçon est également souligné par Lucien Bennatan, président du groupe PHR. « Dès que l’on permet la libéralisation de la vente de produits pharmaceutiques sur internet, on voit monter en flèche la contrefaçon. Dans les pays anglo-saxons par exemple, elle peut atteindre jusqu’à 30 % des produits en circulation, contre moins d’1 % en France. » Il met également en avant l’inutilité de cette mesure. « Si on le fait pour rendre les médicaments plus accessibles, autant développer l’OTC dans les officines. Si c’est pour faire baisser les prix, ce sera très faible. En effet, le panier moyen pour l’OTC est de 49 euros par an en moyenne. Si on compte 30 % de remise, cela fait 6 euros par an d’économie… Allons-nous prendre le risque de voir entrer des contrefaçons en France pour 60 centimes d’économies par mois ? Sans compter que la vente en ligne ne serait pas rentable pour le pharmacien, à moins de faire payer au patient des frais de port. » Il n’y voit pour sa part « aucun intérêt, ni pour le patient, ni pour la santé publique, ni pour le pharmacien ».
n PLUS PHARMACIE
Pour Gilles Brault-Scaillet, administrateur de Plus pharmacie. « Certains de nos adhérents qui vendaient de la parapharmacie en ligne ont déjà arrêté, car le stockage et la livraison coûtent trop cher. Si on veut être rentable, il faut vendre de gros volumes ou facturer les frais de port ». Quant à vendre des médicaments OTC, il souligne que c’est « totalement contradictoire avec l’éthique de notre groupement. Il faut un contact avec le patient, estime-t-il. Si la vente en ligne était autorisée, il faudrait envisager soit une délivrance à l’officine, soit une livraison à domicile. Mais il n’est pas question de délivrer un médicament sans un conseil adapté ».
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