Alors que les premières journées du retour de Lévothyrox ancienne formule sont particulièrement difficiles à gérer en pharmacie, des boîtes ont été mises en vente sur ebay.
C'est le pharmacien twitter @DocPhilou qui a repéré la mise aux enchères de Lévothyrox sur ebay hier, et a immédiatement alerté les autorités, dénonçant une « vente illégale de médicament relevant de la réglementation des substances vénéneuses ». Copie d'écran à l'appui, il a partagé son effarement sur Twitter. En effet, le vendeur, situé à Angervilliers dans l'Essonne, a mis en vente deux boîtes de Lévothyrox 75 µg à 1 euro, « suite décès », mais les enchères ont rapidement dépassé les 40 000 euros. Une autre annonce a été repérée par le site Egora, toujours sur ebay, où un vendeur de Colmar (Haut-Rhin) proposait cinq plaquettes de Lévothyrox 125 µg à 12 euros la plaquette. Une mise en avant qui a entraîné le retrait des deux annonces.
Cette mise aux enchères est un effet secondaire bien inattendu de la reformulation du Lévothyrox alors que l'ancienne formule est à nouveau disponible en France depuis lundi pour une durée limitée. Ce retour, que les pharmaciens redoutaient, a été aussi pénible qu'attendu. Dès lundi, des confrères notaient déjà un produit en rupture de stock. Hier mardi, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) faisait remonter le mécontentement des officinaux au ministère de la Santé. Le cabinet d'Agnès Buzyn a confirmé que les 130 000 boîtes d'Euthyrox importées d'Allemagne sont, au lendemain de leur arrivée, « en voie d’épuisement ». Bien que leur prescription ne soit pas recommandée et doive intervenir seulement en dernier recours, et bien que la dispensation soit limitée aux ordonnances postérieures au 14 septembre spécifiant bien une prescription d'Euthyrox, l'engouement constaté ne permet pas aux officines d'honorer l'ensemble de ces ordonnances. Car le cabinet du ministère de la Santé est formel : « aucun réapprovisionnement des grossistes-répartiteurs n'est prévu ». La FSPF en conclut que « les patients n'ayant pu obtenir leur traitement n'ont désormais d'autre choix que de retourner une fois de plus chez leur médecin pour obtenir la prescription d'une spécialité alternative ».
Dernier effet secondaire inattendu du Lévothyrox nouvelle formule : la perquisition hier du siège français, à Lyon, du laboratoire allemand Merck KGaA, par les gendarmes de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP). Ces investigations, auxquelles le laboratoire indique collaborer « activement », sont menées dans le cadre de l'enquête préliminaire, confiée au pôle de santé publique du tribunal de grande instance de Marseille, pour « tromperie aggravée, atteintes volontaires à l'intégrité physique et mise en danger de la vie d'autrui ».
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