RÉUNISSANT neuf des principales pharmacies virtuelles européennes, dont sept allemandes, une hollandaise et une slovaque, l’association européenne des pharmacies par correspondance (EAMSP) déplore les critiques des pharmaciens traditionnels et considère que la vente en ligne offre un service de qualité à un prix avantageux, qui ne concurrence nullement les pharmacies classiques. « Nous offrons les mêmes garanties que toutes les pharmacies, et un vrai service aux patients qui n’ont pas de pharmacie à proximité de chez eux, tout en réduisant les coûts », explique en substance l’association.
Il est vrai que, en Allemagne notamment, certains OTC sont vendus en ligne à la moitié de leur prix en officine. Mais, comme dans la grande distribution, un certain nombre de prix d’appels et de promotions spectaculaires sur des spécialités vedettes masquent des prix plus élevés sur d’autres produits. Selon les pharmaciens classiques, mais aussi selon plusieurs enquêtes de consommateurs, les pharmacies virtuelles ne sont pas forcément moins chères que les pharmacies réelles, et certains paniers y seraient même nettement plus onéreux.
« Le lobby des pharmaciens se bat contre nous uniquement pour défendre ses intérêts économiques », estime Thomas Diekmann, juriste et porte-parole de l’EAMSP. Selon lui, les pharmaciens mènent un combat d’arrière-garde, un peu comme les droguistes dans les années 1960 ; il estime, au contraire, qu’il y a « trop d’officines », et que les titulaires devraient se concentrer sur leur métier, qui est le conseil individuel, plutôt que sur des ventes qui peuvent être effectuées à meilleur prix par d’autres canaux. « À terme, il y aura des pharmacies indépendantes, des chaînes et des pharmacies virtuelles, c’est une évolution normale du marché », prévoit-il, estimant que les responsables politiques finiront par soutenir ce modèle multiple, auquel une partie de la classe politique allemande est d’ailleurs favorable. De plus, ajoute-t-il, de nombreuses pharmacies sont condamnées tout simplement parce qu’il n’y a plus assez de médecins dans leurs zones : la pharmacie virtuelle permettra de compenser la diminution attendue du nombre d’officines, par ailleurs souvent mal réparties : « rien ne justifie qu’il y ait six pharmacies dans la même rue et aucune un peu plus loin : nous corrigeons cette absurdité », affirme-t-il.
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