À PARTIR de demain, les pharmacies françaises pourront officiellement proposer des médicaments sur leur site Internet. À condition toutefois que l’officine dispose d’une licence et que l’ouverture du site ait été autorisée par le directeur de l’agence régionale de santé (ARS) territorialement compétente. « Le site Internet de la pharmacie est considéré comme le prolongement virtuel d’une officine de pharmacie autorisée et ouverte au public », est-il écrit dans l’arrêté de bonnes pratiques de dispensation des médicaments par voie électronique publié au « Journal officiel » du 23 juin (« le Quotidien » du 27 juin). Comme le suggérait l’Autorité de la concurrence dans un avis rendu public en mai, c’est bien toutes les spécialités de prescription médicale facultative qui pourront être vendues en ligne, soit environ 4 000 références. Également comme l’instance le recommandait, le pharmacien reste maître de sa politique tarifaire. Autrement dit, il n’a aucune obligation de pratiquer les mêmes prix sur Internet que ceux affichés dans son officine.
Encore des réserves.
À la veille du coup d’envoi pour le commerce en ligne, la profession semble toutefois encore émettre des réserves. Tandis qu’il s’agissait pour le gouvernement de transposer une directive européenne visant à sécuriser la chaîne d’approvisionnement du médicament, beaucoup pensent, au contraire, que la vente sur Internet représente une porte d’entrée aux faux médicaments dans un réseau jusque-là protégé. Le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), Philippe Gaertner, demande ainsi à la ministre de la Santé de se rapprocher de ses homologues européens afin de faire évoluer les textes et permettre l’application de droit de subsidiarité à ce domaine. D’autant que, pour le président de la FSPF, le commerce à distance de spécialités présente peu d’intérêt dans l’Hexagone. « La répartition territoriale fait qu’il est plus rapide de se rendre dans une pharmacie que de cliquer sur Internet et de se faire livrer après », souligne Philippe Gaertner.
Encore des restrictions.
Pas content non plus, le réseau 1001Pharmacies, qui est l’un des pionniers du commerce en ligne. Mais pas pour les mêmes raisons que les syndicats. « Nous attendions avec impatience cette loi qui promettait de fournir le cadre juridique nécessaire au bon développement du marché de la vente en ligne de médicaments en France, explique son cofondateur, Cédric O’Neill. Malheureusement, même si beaucoup de choses ont évolué, il reste beaucoup trop de restrictions pour que les officines puissent développer de nouveaux services sur Internet. » En fait, il souhaite voir autoriser la possibilité pour des pharmaciens de se regrouper sur la Toile. « Un site Web par officine va noyer les particuliers sous plus de 22 000 sites d’e-pharmacies rendant impossible la distinction et la lisibilité entre ceux légaux ou non », argumente Cédric O’Neill. Pour lui, le maintien de cette interdiction engagera les officines dans une concurrence déloyale en fonction de leur taille et des moyens financiers ou humains dont elles disposent.
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