Face au mouvement de contestation d’envergure annoncé sur l’ensemble du territoire, la profession s’interroge sur les conditions d’approvisionnement dans la journée de samedi. Les grossistes-répartiteurs sont sur le pied de guerre.
Édouard Philippe ne se laisse pas impressionner par la journée de grogne annoncée pour le samedi 17 novembre. Le Premier ministre a confirmé le maintien de la taxe sur les carburants tout en concédant que les aides « pour changer de véhicules et payer ses factures d'énergie » seraient revues à la hausse. En revanche, il a prévenu que « toute entrave à la circulation sera sanctionnée ».
De leur côté, les pharmaciens sont moins sereins. Ce mouvement protéiforme des « gilets jaunes » qui annonce des barrages filtrants, des opérations escargots, un blocage des stations-service et des supermarchés, voire une paralysie des nœuds routiers, suscite de vives inquiétudes dans la profession. « Nos collaborateurs pourront-ils rejoindre l’officine ? », s’inquiètent les titulaires qui s’interrogent sur leur capacité à lever le rideau samedi dans des centres commerciaux désertés et des centres-villes inaccessibles.
Les grossistes-répartiteurs, eux, prennent très au sérieux les opérations répertoriées sur Facebook, l’un des principaux vecteurs de ce mouvement « citoyen ». « Nous scrutons les réseaux sociaux et échangeons avec d’autres prestataires logistiques, tous secteurs d’activité confondus, afin d’identifier les points noirs qui bloqueront l’activité de nos agences », indique Clotilde Larrose, directrice des affaires publiques et de la communication institutionnelle d’OCP. Elle attire ainsi l’attention sur les difficultés qu’auront les véhicules à franchir les barrages particulièrement dans les zones proches des établissements pétroliers et des stations-service, les véhicules de la répartition n’étant pas prioritaires. Le répartiteur qui approvisionne chaque jour 16 000 officines françaises a demandé à ses clients « d’anticiper sur les livraisons du samedi », autant que faire se peut. Dans l’état actuel des communications qui sont faites, il semble en revanche difficile de pouvoir assurer la livraison « du froid ». S’attendant à une situation variable entre ses agences, OCP mettra tous les moyens pour livrer ses pharmacies clientes en temps et en heure.
La CERP Rouen dispose également d’informations contrastées en provenance de ses 33 agences, selon leur localisation. Chacune essaie d’adapter son organisation en fonction des informations provenant de son territoire. Dans la mesure du possible, les tournées du matin et celles de l'après-midi seront maintenues, quitte à effectuer un départ avancé de deux heures dans la nuit « à condition de pouvoir récupérer les clés chez les clients livrés normalement après ouverture ». Certaines agences, comme celle du Pas-de-Calais, prévoient de dédoubler les tournées pour « assurer des horaires corrects ». Pour l’instant, aucune officine n’a annoncé sa fermeture.
La CERP Bretagne Atlantique indique, quant à elle, que toutes les livraisons du matin seront assurées.
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