Le Quotidien du pharmacien :- Pourquoi avez-vous décidé de vous spécialiser en e-santé ?
Louise Talleu.- Après 5 ans et demi au comptoir, j'ai voulu m'essayer à l'expérience digitale. J'avais déjà créé un blog et écrit plusieurs articles pour des magazines santé. C'est donc mon intérêt pour l'aspect digital et pour l'aspect rédactionnel qui m'ont menée vers la e-santé.
Constance Coquerel.- Je n'étais pas plus geek que ça, c'est le côté audacieux qui m'a attiré. Pourtant à l'origine j'avais une vision plutôt conservatrice. Je ne voyais pas trop comment délivrer des médicaments sans contact direct avec le patient. En l'expérimentant on se rend compte que l'exercice pharmaceutique peut vraiment se digitaliser et qu'il y a une vraie demande de la part des patients.
Faut-il suivre une formation dédiée ? Quelles qualités faut-il avoir ?
LT.- Au niveau des outils, il n'y a vraiment pas besoin d'être un expert en informatique, c'est accessible à tout le monde. Chez « lasante.net », on utilise Outlook et un logiciel, Crisp, qui gère l'ensemble des mails que nous sommes amenées à traiter. Les demandes sont mutualisées sur une adresse numérique. Un tri est effectué et je m'occupe de tout ce qui concerne les questions santé où l'expertise d'un pharmacien est requise. L'emballage des produits se fait sous la responsabilité du pharmacien, on s'assure notamment qu'il n'y a aucune contre-indication pour le patient.
CC.- Il n'y a pas de vraiment de formation à suivre, il faut aimer la découverte, être curieux et un peu débrouillard. Quant à l'utilisation des outils, on est accompagnés pour apprendre à les utiliser. De nombreux pharmaciens s'imaginent en effet qu'il faut énormément de connaissances en informatique pour faire ce travail alors que ce n'est pas le cas. Ce métier ne s'adresse pas non plus forcément qu'à des pharmaciens qui sont "dégoûtés du comptoir", il attire surtout des professionnels qui ont eu une certaine curiosité et peut correspondre à des profils assez différents.
LT.- Il y a beaucoup d'aspects en commun avec l'exercice d'un pharmacien adjoint qui travaille au comptoir. Par contre, on ne délivre plus de médicaments sur ordonnance et le conseil santé se fait sans contact direct, deux aspects qui peuvent ne pas plaire. Il y a également beaucoup de rédaction à faire sur ordinateur. C''est un côté méconnu de la e-santé mais 90 % des demandes des patients sont traitées par écrit. Il faut donc être à l'aise avec le rédactionnel et c'est vrai que le pharmacien, en règle générale, n'est pas souvent amené à écrire dans son exercice quotidien.
CC.- Au niveau des horaires en revanche c'est très différent de ce que connaît un adjoint au comptoir, on ne finit pas tard le soir, on ne travaille pas le samedi… On n'est pas debout toute la journée, mais assis derrière son écran d'ordinateur. Pendant le premier confinement, il nous était également possible de télétravailler.
Quel rapport entretenez-vous avec les patients ?
LT.- On est souvent interrogé sur les questions relatives à la prise de médicaments, l'absence d'interaction lorsqu'il est question d'automédication, les compléments alimentaires…
CC.- Au niveau du conseil, on se rend compte que le distanciel est très utile pour certains sujets un peu embarrassants. Tout ce qui relève de l'intime, la contraception, les problèmes d'hémorroïdes, les mycoses… Ce sont des questions difficiles à aborder au comptoir. Contrairement à ce que l'on pourrait imaginer, le distanciel permet parfois d'avoir des échanges plus complets.
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