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Plus de huit pharmaciens sur dix pour un DP obligatoire

Publié le 30/11/2015
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Il y a quelques semaines, une blogueuse du « Monde » lançait la polémique après avoir affirmé que son dossier pharmaceutique (DP) avait été ouvert sans son consentement. Le débat s’est prolongé sur notre site internet lequotidiendupharmacien.fr où une très large majorité de pharmaciens se prononce pour la création systématique de l’outil professionnel.

L’ouverture du DP devrait-elle être obligatoire ? Plus de 80 % (386 réponses) des pharmaciens répondent « oui ». « À mon sens c’est le refus qui devrait être "volontaire" du côté du patient pas l’acceptation qui devrait aller de soit à l’instar du mécanisme du don d’organe : après tout c’est pour le bien des patients oui ou non ? », interpelle ainsi Nicolas. Pour ce pharmacien internaute, le DP est un outil indispensable et « il faut arrêter cette paranoïa du "fichage " en France », alors que bon nombre de nos concitoyens sont connectés en permanence à Facebook et Google.

« La règle devrait être l’ouverture par défaut de ce dossier pharmaceutique, le patient devant faire acte d’opposition s’il n’est pas d’accord, déchargeant ainsi le pharmacien de toute responsabilité en cas d’interactions entre traitements, affirme également Pierre. Il ne faut pas oublier que le dossier est une aide précieuse à la sécurisation de la dispensation dont le patient est le grand bénéficiaire. » Guy en est convaincu, « le bénéfice évident de l’ouverture du DP doit surpasser le respect des libertés individuelles dans ce cas ».

D’ailleurs Olivier souligne que « les patients souffrant de pathologies lourdes voient presque toujours l’intérêt du système ». « Avant l’informatique et le nomadisme des patients, le DP s’appelait ordonnancier, indique pour sa part Jean-Claude. Et c’était obligatoire. Il l’est toujours d’ailleurs, et là sans demander l’avis du patient ou des organisations de consommateurs, moins sourcilleuse lorsque la GMS fiche ses clients avec des cartes de fidélités ou autres. »

Hervé fait pour sa part remarquer qu’il existe aussi des détenteurs de DP qui ont donné leur consentement à l’ouverture, mais qui ont oublié leur démarche quelques mois ou années après. « Dans l’extrême majorité des cas, le client/patient est convaincu d’avoir un DP, observe de son côté Jean-Charles. Il ne sait pas de quoi il s’agit, sauf par exemple pour une femme qui a oublié sa pilule, à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle, et qui est ravie de constater que, grâce à cette traçabilité, elle peut se faire dépanner. »

Et Karen de conclure : « Finalement il faudrait faire comme Google et autre : donner des "conditions d’utilisation" tellement longue à lire que personne ne le fait et demander de signer en bas. Problème, une signature c’est plus dur à avoir qu’un clic. »

C. M.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3221