LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Le Collectif des groupements s’est exprimé à plusieurs reprises au sujet de la vente en ligne de médicaments. Quel est son positionnement face à cette nouvelle activité autorisée ?
PASCAL LOUIS.- Nous prônions la réservation pour limiter le risque de contrefaçons. Maintenant que la vente en ligne est autorisée, la première chose essentielle à faire est de mettre en garde le consommateur. Nous le voyons bien désormais, ce que nous avions prévu est arrivé, et bien plus vite que ce que nous pensions. Des centaines de sites piratés, falsifiés, qui utilisent un nom de domaine existant, qui ne sont absolument pas en conformité avec la législation française, fleurissent sur la Toile. Ceci remet sous les feux de l’actualité les risques de contrefaçon. Avec l’autorisation de la vente de médicaments en ligne, les Français entrent dans l’ère de l’automédication responsable. Ils doivent être très vigilants et vérifier que le site sur lequel ils veulent commander des médicaments est fiable, c’est-à-dire accolé à une pharmacie d’officine physique et référencé sur le site de l’Ordre ou sur le nouveau site mis en place par le gouvernement. Internet facilite la transmission d’informations, la compréhension par les échanges, il permet aussi d’améliorer la concurrence, de faire une réservation… Tout cela est très bien. Le souci réside dans l’expédition des produits qui, pour assurer la sécurité des patients, doit impérativement respecter la chaîne pharmaceutique (seul canal qui garantit la qualité et la sécurité du médicament de sa fabrication jusqu’à sa remise en main propre au patient). Prochainement, un logo européen devra obligatoirement être arboré par les sites autorisés. Cela sera-t-il suffisant pour empêcher les commandes sur les sites illégaux ? Il est regrettable que le dossier de la vente en ligne de médicaments ait été occulté, pour être finalement traité dans l’urgence et la précipitation, sachant que l’exigence, en ce domaine, de l’Europe nous était connue depuis des années.
Pourtant, nombre de groupements et enseignes proposent ou s’apprêtent à proposer des solutions clés en main à leurs adhérents pour qu’ils puissent se lancer dans la vente en ligne de médicaments.
C’est exact. Les groupements s’organisent, en conformité avec la loi, pour proposer des solutions garantissant l’esprit de la dispensation (choix des produits, questionnaires, conseil en ligne…). Ils sont les plus à même d’apporter des aides importantes, notamment sur la mutualisation des paiements, le référencement des produits ou les pratiques tarifaires.
Le CNGPO a-t-il vocation à proposer une telle offre aux groupements qui le constituent ?
Non, le CNGPO n’a pas vocation à créer une plate-forme de vente en ligne de médicaments pour ses groupements adhérents. La législation indique clairement que le site Internet doit être rattaché à une pharmacie physique. En revanche, ses groupements adhérents peuvent fournir l’ingénierie et s’assurer que l’activité suit bien la réglementation.
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