UNE CONFÉRENCE consacrée à la santé mobile a été organisée il y a quelques jours à Paris par la société Corp Events. Intitulée M-Health, elle a réuni différents acteurs professionnels de la santé et des technologies pour évoquer cette union considérée comme fructueuse entre la santé et les technologies mobiles. De nombreuses applications ont, en effet, vu le jour ces toutes dernières années, grâce notamment à l’essor des plate-formes mobiles d’Apple, l’I-phone et l’I-pad. En témoigne l’application Monster Anatomy, un atlas du corps humain, développé par le Dr Mathias Louis, radiologue au CHU de Nancy. « Nous avons réalisé le premier atlas en 2005 mais, avec l’apparition de l’I-phone et, plus encore, avec celle de l’I-pad, nous avons redéveloppé l’application qui a alors connu un grand essor, compte tenu de la très forte inclination des médecins pour le monde Apple. » Ce qui n’empêche pas le radiologue de travailler sur une future version destinée à la plate-forme Android, l’équivalent PC du système d’exploitation destiné aux applications mobiles. Selon ses créateurs, Monster Anatomy connaît un grand succès auprès des étudiants et des enseignants tant l’application est ergonomique : « la mobilité remplace l’usage d’un atlas lourd et volumineux, apporte une navigation interactive, des fonctions de zoom, une qualité de structures légendées meilleure que dans un ouvrage papier et un affichage de compartiments anatomiques », explique Mathias Louis. La navigation à gauche de l’écran montre une coupe classique d’une partie d’un membre, celle de droite un affichage IRM que l’on peut faire défiler des pieds jusqu’aux hanches. En bas figurent les icônes pour l’affichage des légendes. « Cet outil est aussi prisé par les médecins qui en profitent pour mettre à niveau leurs connaissances et montrer aisément des images à leurs patients », confie le radiologue.
Gagner du temps en cardiologie.
Des applications plus directement utilisables par les médecins ont été évoquées, notamment dans les domaines de la cardiologie, du diabète et de l’obstétrique. Dès lors que le temps est en jeu, comme c’est le cas de la cardiologie et des accouchements, ou quand une surveillance très régulière est nécessaire, dans le cas du diabète, l’informatique mobile apporte de grands avantages. La société Voluntis a ainsi développé une application de mesure de glycémie qui permet de dispenser la bonne dose d’insuline en fonction des caractéristiques physiques propres au patient. « Avant, il fallait faire des calculs fastidieux, évoque Pierre Leurent, président de Voluntis ; les données sont transmises par smartphone au serveur de l’équipe médicale qui suit le patient, l’application permet en outre de créer des alertes personnalisées et contextualisées. »
Pour sa part, la société américaine Airstrip Technologies a mis au point des outils pour permettre un diagnostic plus rapide dans le domaine de la cardiologie. « Il est ainsi possible d’avoir un diagnostic plus précis et plus facile à transmettre que sur un fax par exemple, explique Bruce Brandes, vice-président de la société, cela permet de réduire le temps entre la prise en charge du patient dans l’ambulance et le diagnostic. » Même chose pour les femmes enceintes sur le point d’accoucher, avec une surveillance en temps réel des battements cardiaques du fœtus et une communication facilitée entre médecins et infirmières.
Ne pas remplacer la relation avec le médecin.
Si les promoteurs de ces différentes applications n’ont pas manqué de mettre en valeur leur utilité, ils n’en ont pas moins souligné les inconvénients et les obstacles à surmonter pour s’imposer. Le premier d’entre eux est la crainte que de tels outils réduisent la relation entre médecin et son patient à la portion congrue. Il y a eu donc des déclarations d’intention sur la nécessité de préserver cette relation, sans toutefois contourner le problème délicat de la pénurie croissante des médecins dans tous les pays occidentaux. Et il a été reconnu que les technologies mobiles pouvaient aussi pallier ce problème. L’équilibre entre ces deux contraintes ne semble pas si facile à trouver. L’impact psychologique de ces outils sur les patients qui en bénéficient n’est pas non plus à négliger. « Ils ont, certes, le sentiment d’être mieux surveillés et de bénéficier ainsi d’une vraie sécurité, affirme un porte-parole de l’Association des porteurs de défibrillateurs cardiaques (APODEC), mais ils ont l’impression qu’on pointe ainsi le fait d’être porteur d’une maladie. » Autre obstacle auquel il faut se confronter : le contraste entre la rapidité avec laquelle ces technologies évoluent et la lenteur des démarches dans le monde très réglementé de la médecine et du médicament.
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