Accusant les éditeurs de logiciels de gestion de l'officine de s’approprier les données de ses adhérents, l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) annonce l’assignation de l’un d’entre eux. D’autres procédures pourraient être engagées si ces pratiques venaient à persister.
Parce que leurs adhérents se sentent dépossédés de leurs données, les groupements affiliés à l’UDGPO dénoncent les agissements des éditeurs de logiciels de gestion de l’officine (LGO). Une première société sera assignée en justice dans les prochains jours pour avoir confisqué et vendu aux fournisseurs des pharmaciens des données qui sont ensuite utilisées contre eux lors des négociations commerciales. Fait aggravant, cet éditeur a « unilatéralement décidé de ne plus transmettre les données des pharmaciens au prestataire qu’ils avaient choisi ».
D’autres éditeurs, au comportement similaire, pourraient être également inquiétés. « Plusieurs entreprises puisent dans les données de ventes et d’achats de nos adhérents et les revendent à nos fournisseurs sans les anonymiser, déplore Laurent Filoche, président de l’UDGPO. De ce fait, ils se servent de nos données pour favoriser la partie adverse dans la relation commerciale. C’est proprement scandaleux et intolérable. Il faut commencer à faire la lumière sur ces pratiques qui nous pénalisent fortement. »
Très remontée, l’UDGPO, qui avait lancé une première alerte en novembre (voir notre article « abonné » sur le sujet), demande « l’interopérabilité totale et sans restriction des bases de données ». C’est-à-dire que les pharmaciens puissent choisir le prestataire auquel ils souhaitent confier leur base de données. Les groupements réclament par ailleurs une information claire sur l’utilisation actuelle des données. Et enfin, les pharmaciens exigent leur part du gâteau : « les bénéfices des ventes de ceux qui choisissent de commercialiser leurs données doivent leur revenir de manière claire et transparente. »
Les éditeurs seront invités à s’expliquer courant février devant les membres de l’UDGPO. Celle-ci se réservera le droit de saisir les autorités pour vérifier les informations recueillies.
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