C’EST UNE PREMIÈRE plutôt impressionnante qu’ont réussie des chercheurs américains. Ils ont permis à des patients de « faire parler » un ordinateur uniquement par le contrôle de la pensée. Cette prouesse technologique a été réalisée grâce à une technique utilisant l’électrocorticographie. Ils ont mis au point un système créant une interface entre les signaux électriques cérébraux et l’informatique.
Avant d’aller plus avant dans la description technique, les résultats. Quatre patients âgés de 36 à 48 ans ont été enrôlés dans le cadre du bilan d’une épilepsie réfractaire justifiant une électrocorticographie. Après une courte période d’entraînement les participants ont réussi à commander à l’ordinateur d’afficher sur l’écran des sons auxquels ils pensaient ou qu’ils prononçaient. Ils ont ainsi fait inscrire à partir de leur pensée les sons « ou », « i », « è » et « a ». La précision finale de commande a été évaluée entre 68 et 91 % dès la 15e minute de test.
Pour Eric C. Leuhardt (Saint-Louis) et coll., il s’agit d’un premier pas très préliminaire. Mais il laisse augurer, un peu plus tard, le contrôle du « click » de la souris sur un point de l’écran. Et peut-être, un jour, une forme de lecture du langage par l’ordinateur, voire une lecture de la pensée. Pourra-t-on passer un jour de l’interprétation du signal cérébral d’un mot comme « arbre » ou « chien » à celle d’une idée ? se demandent les chercheurs.
Une plaque sur le cortex cérébral.
Comment en est-on techniquement arrivé à cette performance ? Tout repose donc sur l’électrocorticographie (ECoG). Il s’agit d’une plaque pourvue de 64 électrodes, de 2,3 mm, espacées de 10 mm (pour un patient, 16 micro-électrodes de 75 µm, espacées de 1 mm). Cette plaque était directement appliquée sur le cortex après craniotomie, dans ce cas sur des aires associées au langage (cortex moteur, aires de Broca et de Wernicke). Les impulsions électriques d’origine corticale ont permis d’étalonner un ordinateur selon les fréquences associées aux 4 phonèmes choisis. En fait, la technique n’est pas sans rappeler celle de l’EEG, à la différence notable que le signal électrique est directement capté sur le cortex. À l’inverse, la technologie diffère notablement de celle des stimulations cérébrales en ce sens qu’il ne s’agit pas d’implanter des électrodes.
Peut-on envisager qu’une technique aussi invasive puisse un jour être utilisée en clinique humaine ? Les auteurs y croient. Ils expliquent que leurs patients bénéficiaient d’une ECoG dans le cadre d’une épilepsie et que dans cette indication la craniotomie se devait d’être large. Si l’on ne souhaite acquérir que des informations de type parlé, la zone de pose de la plaque ne dépassera pas le centimètre sur le cortex prémoteur. Elle pourra donc être installée à travers un trou de trépan plutôt limité.
L’intérêt en clinique concerne les sujets atteints d’un handicap portant sur la parole ou d’une lésion ORL empêchant la communication. Un objectif apparemment réaliste pour les chercheurs. En utilisant des capteurs de petite taille pourvus de micro-électrodes, la pose de l’ECoG deviendrait faiblement invasive via un petit orifice crânien.
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin