Selon les projections du réseau d’experts-comptables CGP qui présentait ce 6 avril les chiffres 2017 de la profession, plusieurs milliers d’officines sont appelées à disparaître à l’horizon 2025. Le nouveau mode de rémunération appelle, en effet, une restructuration du réseau officinal, y compris de son modèle capitalistique.
L’embellie observée sur l’économie officinale au cours de l’année 2017 ne doit pas occulter les besoins radicaux de changement qu'affronteront les officines dans les prochaines années. Et plus particulièrement celles ayant un chiffre d’affaires inférieur à 1 million d’euros. Certes, la rémunération à l’honoraire leur a été salutaire puisqu’elle constitue désormais 8,88 % de leur chiffre d’affaires, comme le souligne Olivier Desplats, expert-comptable du cabinet Flandres comptabilité conseil et président du réseau CGP, à l'analyse du bilan 2017*. À l’instar des pharmacies rurales qui, elles aussi, tirent étonnamment bien leur épingle du jeu pour l’exercice 2017.
Cependant, dans la perspective de la montée en puissance des honoraires qui représenteront, selon les projections de CGP, 60 % de la rémunération globale en 2020, les plus petites structures auront des difficultés à se maintenir. Entre 2 000 et 5 000 pharmacies seraient ainsi menacées de disparition d’ici à 2025. La raison en est simple : le développement des missions va nécessiter des investissements en moyens humains et matériels (espaces de confidentialité notamment) qui ne manqueront pas de peser sur le bilan des plus petites officines. « Pourront-elles dans ce cas survivre à la mutation de la profession et à l’avènement de l’ère des services ? », s’interroge Olivier Desplats.
S’appuyant sur les statistiques de l’Ordre des pharmaciens, il note que la concentration du réseau officinal au détriment de ces petites officines est déjà en marche. En effet, 68 % des fermetures d’officine en 2016 concernaient des structures de moins d’un million d’euros de chiffres d’affaires. Et l’expert-comptable d’en appeler à la mobilisation des représentants de la profession : « Les pouvoirs publics sont très attachés au maillage officinal. Si les pharmaciens ne prennent pas les choses en main pour le sauvegarder, l’État recourra à d’autres moyens. »
*Sur les bilans 2016-2017 d'un échantillon de 1 740 officines dont 52 % n'excèdent pas 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires.
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