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Fiscalité : ce qui vous attend en 2018

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Publié le 18/01/2018
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Hausse de la CSG, fin du RSI, baisse du taux de l’impôt sur les sociétés, rabotage du CICE ou encore programmation de l’imposition à la source… Entre promesses de campagne du candidat Macron et mesures prévues par l'ancien gouvernement, l’année 2018 augure quelques bouleversements dans la fiscalité des titulaires.
Impots

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Plus spectaculaires sur la forme que sur le fond, les changements qui attendent le contribuable français, et plus particulièrement les pharmaciens titulaires, pourraient amener quelques surprises. Moyennant toutefois quelques efforts d’anticipation.

La CSG en hausse

Prévue à hauteur de 1,7 point, l’augmentation de la Contribution sociale généralisée (CSG) portera le taux actuel de 15,50 % à 17,20 %. Les pharmaciens non-salariés, soit la majorité des titulaires, verront ce prélèvement appliqué au revenu du patrimoine et donc à toutes les plus-values. Y compris à celles réalisées sur des cessions de parts effectuées au cours de l’année 2017, le Conseil constitutionnel ayant validé cette rétroactivité. En revanche, note Philippe Becker, expert-comptable, directeur du département Pharmacie du cabinet Fiducial, « la CSG sera déductible pour les revenus du patrimoine des années suivantes ».

Toutefois, une compensation à la hausse de la CSG est prévue : le taux des cotisations pour les allocations familiales passe de 5,25 à 3,20 %.

Le RSI disparaît

Effective depuis le 1er janvier, la collecte des cotisations - à l’exception des cotisations vieillesse - est assurée par l’URSSAF. Les taux restent identiques, tout comme le niveau des prestations. Cette mutation du RSI vers un interlocuteur unique devrait être indolore.

À noter toutefois que pour les pharmaciens ayant démarré leur activité en 2016, ou 2017, un rappel de leurs cotisations sociales pourra intervenir en 2018. Ce prélèvement supplémentaire pourra peser significativement sur leur revenu de l’année 2018. Un impact d’autant plus dommageable que les revenus de cette année ne seront pas imposables. « Sauf variation significative à la hausse ! » précise Olivier Desplats, expert-comptable commissaire aux comptes du cabinet Flandre Comptabilité Conseil.

La fin programmée du CICE

Alors qu’il atteignait jusqu’à présent 7 % de la masse salariale, pour un niveau de salaire plafonné à 2,5 fois le SMIC, le taux de calcul du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE) est réduit cette année à 6 %. Dès 2019, cette mesure en vigueur depuis six ans sera abandonnée. Cette perte pour l’économie de l’officine serait compensée par une baisse des cotisations sociales sur les salaires bruts inférieurs à 2,5 fois le SMIC. Mais alors que l’impact résultant du CICE était neutre fiscalement, le gain réalisé grâce à la réduction des charges sociales sera très probablement imposable. D’après Philippe Becker, les titulaires pourraient perdre ainsi quelques milliers d’euros par an. Toutefois, selon certaines projections, cet effet devrait être neutralisé par la diminution sensible de l’impôt sur les sociétés (IS) dès l’année prochaine.

Un IS en baisse

Les titulaires installés seuls, et soumis à l’impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP), devraient être de plus en plus rares. En effet, la loi de Finances pour 2018 prévoit une baisse de l’Impôt sur les sociétés (IS) au cours des quatre prochaines années, principalement sur les tranches de bénéfices supérieures à 75 000 euros, rendant ainsi ce statut fiscal plus attractif. Selon les projections réalisées par Philippe Becker, le taux imposé aux tranches de bénéfices supérieures à 75 000 euros passera graduellement de 33,3 % en 2017 à 25 % en 2022 (voir également notre édition du 14 décembre 2017). Pour l’année 2018, le taux d’imposition atteindra d’ores et déjà 28 % pour la tranche de bénéfices compris entre 75 000 et 500 000 euros, tandis que le taux de 33,3 sera maintenu pour celle au-delà de 500 000 euros. En 2019, en revanche, le taux d’imposition de cette dernière tranche passera à 31 % avant de baisser à 28 % l’année suivante. « Il est évident, constate Olivier Desplats, que dans ce contexte, plus le bénéfice est important et plus ce nouveau dispositif est intéressant. »

Marie Bonte

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3403