3 questions à…

Jérôme Parésys-Barbier

Publié le 23/11/2015
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Président de la section D de l’Ordre national des pharmaciens
Le Quotidien du pharmacien. Après l’ouverture du capital des SPFPL aux adjoints en 2013, celui des SEL devrait suivre. Est-ce une bonne nouvelle ?

Jérôme Parésys-Barbier. La loi Murcef a été promulguée en 2001, mais il a fallu attendre plus de dix ans pour obtenir le décret permettant l’ouverture du capital des SPFPL aux adjoints. Cela a été une première étape. Aujourd’hui, le projet de loi d’ouverture du capital des SEL aux adjoints devrait aller plus loin. C’est une très bonne chose que toutes ces possibilités soient actées. De plus, elles correspondent à une évolution des mentalités : face à l’actualité, à l’évolution de l’économie de l’officine, les titulaires sont de plus en plus intéressés pour associer au capital de l’officine un autre pharmacien. Alors pourquoi ne pas proposer à son ou ses adjoints d’y participer, c’est-à-dire à des personnes en qui les titulaires ont confiance, qui connaissent bien leur officine, et qui ne sont pas en rupture avec les patients ? Ces nouvelles opportunités d’ouverture du capital des SPFPL, et bientôt des SEL, sont des outils qui permettent un nouveau mode de transmission. Nous verrons avec le temps si les pharmaciens y adhèrent.

Quel avantage peut y trouver un adjoint ?

Tout d’abord, c’est une façon de mettre des moyens financiers dans l’entreprise dans laquelle on travaille. Cet investissement peut aider à assurer la pérennité de cette société, de son emploi et prévoir son avenir.

Ensuite, pour les adjoints qui souhaitent s’installer, l’entrée au capital est une solution permettant d’investir progressivement dans une officine, en prenant des parts de SPFPL, et bientôt de SEL. Une façon d’être « fiancé » avant d’être « marié ».

Le maintien du statut de salarié jusqu’à 10 % de parts a été l’un de vos chevaux de bataille ?

En effet, l’Ordre est très attaché au maintien du statut de salarié lors des possibilités d’entrée dans le capital. Car l’adjoint qui prend des parts au capital peut être amené à bouger géographiquement, à changer de vie… Ou encore la situation à l’officine peut se modifier et devenir compliquée. On est à l’abri de rien. Le maintien du statut de salarié est alors une protection, une sécurité.

Propos recueillis par C. D.

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3219