La vallée d’Aspe privée de son unique pharmacie

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Publié le 16/01/2017
Aspe

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Crédit photo : DR

Les habitants de la vallée d’Aspe devront désormais faire 25 kilomètres pour trouver une pharmacie. La dernière officine avant l’Espagne a déposé le bilan mardi dernier.

Trois mois. C’est le temps qu’il aura fallu pour précipiter les difficultés financières de la pharmacie de Bedous, village de la vallée d’Aspe, qui a dû fermer ses portes, mardi dernier, pour cessation de paiement.

C’est aujourd’hui toute une vallée qui est privée de pharmacie, l’officine la plus proche se situant à Oloron-Sainte-Marie, à 25 kilomètres. « J’ai eu une traite qui a sauté chez le grossiste, puis j’ai eu un mois bloqué et, à nouveau, une traite non payée. Mon grossiste, le seul qui accepte de m'approvisionner en premier dans la vallée, a ensuite refusé de me livrer. Plus de vaccin, plus d’insuline… Que voulez-vous dire aux patients ? », décrit Gérard Roy.

Le titulaire, installé depuis 2012 à Bedous, attend un nouveau rendez-vous au tribunal de commerce de Pau dans l’espoir d’obtenir un plan de sauvegarde qui lui permettra de poursuivre l’activité de son officine toute neuve. « Une officine tout à fait viable dans ce bassin de vie de plus de 2 000 habitants », assure le pharmacien, qui annonce un chiffre d’affaires de 1,45 million d’euros.

Son transfert, il y a tout juste un an, au sein d’un pôle médical doté d’un parking a cependant donné lieu à une succession de problèmes financiers. Le titulaire a dû faire face à un loyer élevé de la part de la mairie, son nouveau bailleur, alors qu’il devait s’acquitter, en parallèle, du loyer de son ancien local, le bail courant encore. Mais aussi à un surcroît de charges liées à la location du robot de PDA dont il s’est équipé pour livrer deux maisons de retraite et deux foyers d’adultes handicapés (150 lits), et au salaire de son adjoint (35 ans d’ancienneté). « C’est normal que ça coince », déclare le titulaire, « lâché » par son grossiste mais aussi par sa banque.

Un plan de restructuration a en effet été refusé in extremis. « J’avais un bon prévisionnel, le dossier tenait la route, le rachat de mes prêts était étalé sur douze ans, mais, au dernier moment, le directeur de la banque a changé », déplore Gérard Roy, qui ne s’explique toujours pas ce revirement.


Source : lequotidiendupharmacien.fr