Un non franc et massif. C’est l’opinion exprimée par 82,8 % des pharmaciens à la question : « Êtes-vous favorable à l’entrée des fonds d’investissement dans la pharmacie ? ». 529 personnes au total ont répondu à ce sondage Internet du quotidiendupharmacien.fr, entre le 7 et 21 novembre 2016.
Il faisait suite à l’annonce de l’arrivée du fonds d’investissement Five Arrows Managers au sein du groupement des pharmacies Lafayette et à l’intérêt récent manifesté par les groupes financiers pour le secteur de la pharmacie d’officine (voir notre article abonné du 3 novembre 2016).
Cette réticence est relayée par les commentaires postés sur notre site. Le spectre de l’ouverture du capital des officines n’est jamais très loin. « C'est le plus gros risque qui pèse sur la pharmacie. L’ouverture du capital est in fine l’asservissement du pharmacien. Regardez les labos », affirme Cyril C. pharmacien à Trans-en-Provence.
Plus financiers que les financiers
Deux pharmaciens biologistes mettent en garde leurs confrères officinaux. Et pour cause, ils ont été les premiers à faire les frais de l’ouverture du capital. Certes comme le remarque Gérard N., pharmacien biologiste à Paris, « l’arrivée des groupes financiers dans les officines de pharmacie revalorise de manière considérable leurs fonds de commerce ». Il n’en démonte pas moins le principe de la LBO régissant ce montage financier. « Un fonds exploite le laboratoire pendant cinq ans puis vend la société à un nouveau fonds bénéfice. Cela ressemble à une pyramide de Ponzi ».
De son côté, Fabienne C., pharmacien biologiste, en fin de carrière, décrit le regroupement qu’elle a opéré avec ses confrères au sein de leur ville (Châlons-en-Champagne N.D.L.R.). Une manière de préserver leur travail entre biologistes. Mais pour combien de temps encore ? s’interroge-t-elle sentant déjà les « grandes dents des sociétés de financiers » se refermer sur eux. Sans compter les groupements de labos détenus exclusivement par des biologistes mais « devenus plus financiers que les financiers eux-mêmes » et qui, déjà, « grattent à notre porte ».
Près de 40 % du chiffre d’affaires
Médicaments chers : poids lourds de l’activité officinale
Les concentrations continuent
Hygie 31, Giropharm : grandes manœuvres au sein des groupements
Valorisation et transactions en 2023
La pharmacie, le commerce le plus dynamique de France
Gestion de l’officine
Télédéclarez votre chiffre d’affaires avant le 30 juin